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Siris passe sous la coupe de T-Systems

Conséquence du rapprochement avec T-Systems, Siris est rebaptisé T-Systems Siris. Le pari de la convergence de deux services à l’origine bien distincts ?” informatique et télécoms ?” est loin d’être gagné.

La belle aventure de Siris, deux ans après son rachat par Deutsche Telekom, est sur le point de s’achever. Il passe, en effet, sous la coupe de T-Systems, le pôle services informatiques de l’opérateur allemand. Certes, Siris conserve son autonomie juridique, mais le c?”ur n’y est plus tellement. Concrètement, Siris ?” rebaptisé T-Systems Siris ?” et les deux autres filiales de T-Systems (Sogeri et Spring) sont regroupées sous la marque T-Systems. Une démarche officiellement présentée comme découlant de la “convergence” des télécommunications et de l’informatique.

Il se passe quelque chose

Il n’empêche, l’argumentation n’est pas très convaincante. D’abord, parce que les télécommunications et l’informatique sont encore deux métiers bien distincts, avec leur propre logique et leur propre circuit de décision à l’intérieur de l’entreprise. Ensuite, parce que cette convergence tant attendue ne s’est toujours pas manifestée. Véritable tarte à la crème à la fin des années 90, la convergence ressuscitée par T-Systems a sans doute pour objectif de montrer au marché qu’il se passe quelque chose au moment où les opérateurs traversent une période difficile (près de dix ans après sa création, Siris n’a jamais gagné d’argent).Officiellement, Olivier Campenon, le président du directoire de l’ex-Siris, chargé de piloter l’ensemble du dispositif, parle de “savoir-faire très complémentaires dans tous les secteurs d’activité avec une base de développement qui n’a, jusqu’à présent, aucun équivalent sur le marché français “. De fait, le nouvel ensemble peut se prévaloir d’un chiffre d’affaires cumulé de 3 milliards de francs avec environ 2 400 collaborateurs. Imperturbable, Olivier Campenon poursuit la défense de sa stratégie : “Nous sommes présents dans 20 % des cinq cents plus grandes entreprises françaises ; la convergence doit accélérer notre développement.” Face au scepticisme ambiant, il rétorque que “le taux de croissance de la convergence est de 50 %, alors que la croissance moyenne du marché n’est que de 6 % “. Concrètement, les principaux services relevant de la convergence concernent l’hébergement de sites Web, les fournisseurs d’applications en ligne (ASP), les places de marché et le commerce électronique.Autre source d’étonnement : le fait que ce rapprochement entre des activités de services informatiques et le métier d’opérateur irait plutôt à l’encontre de la tendance actuelle. “Ce marché est arrivé à maturité, rétorque Olivier Campenon, pour qui l’intégration au sein de T-Systems est beaucoup plus poussée que lors des expériences précédentes.”

La fin d’une époque

Il n’empêche, la pilule pour Siris et ses six cent cinquante collaborateurs est amère. Bien sûr, on y affiche officiellement un optimisme de bon aloi, mais on sent bien que c’est aussi la fin d’une époque. “Dans moins de dix-huit mois, Siris aura complètement disparu”, regrette-t-on en interne. François Maire, le président de Deutsche Telekom France et figure emblématique de Siris, assez discret ces derniers temps, n’avait sans doute pas d’autres possibilités. Quant au directeur des ressources humaines, un pilier du comité de direction, il a quitté Siris cet été. Aucun rapport avec la reprise en main actuelle, assure l’intéressé.

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Henri Bessières