Les mauvaises nouvelles s’accumulent dans le petit monde des équipementiers réseaux. Après Alcatel qui restructure certaines de ses activités, c’est au tour de l’allemand Siemens d’engager un plan sévère de réduction des coûts.Reconnaissant ne pas être à l’abri du ralentissement mondial de la téléphonie mobile, le groupe a déclaré aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse donnée à Budapest, qu’il ne formulerait pas de prévisions pour le deuxième semestre de son exercice, en raison des incertitudes du marché et de la restructuration de sa division information et télécommunications.L’information a provoqué une chute du titre à la Bourse de Francfort, où, vers 11 heures, il cédait 5,77 %, à 120,17 euros. Et ceci en dépit du fait que Siemens ait par ailleurs annoncé des résultats pour le deuxième trimestre plutôt conformes aux attentes.” La déclaration de Siemens n’est pas ce que le marché souhaitait. C’est une position défensive, avec des points défavorables. A mon avis, il y a de fortes chances pour que Siemens passe aujourd’hui au-dessous de 120 euros “, a déclaré Boris Boehm, gérant de portefeuilles chez Nordinvest, avant que l’action ne touche effectivement un plus bas de 119,61 euros.Siemens a précisé que les 3 500 suppressions de postes annoncées dans le monde entier dans ses activités de télécommunications viendraient s’ajouter aux 2 600 licenciements déjà prévus. Ces compressions de personnel toucheront surtout la fourniture de réseaux de télécommunications internes aux grandes entreprises. 40 % d’entre elles concerneront l’Allemagne, et la majeure partie du reste les Etats-Unis.Heinrich von Pierer, président du directoire, a déclaré que le groupe tenterait de réaliser d’importantes réductions de coûts dans sa division télécommunications. A elle seule, la branche téléphonie mobile devrait parvenir à une économie de 600 millions d’euros au troisième trimestre. “J’ai demandé à tous les éléments de notre groupe d’ajuster leurs programmes d’opérations aux difficultés de la conjoncture actuelle et d’en compenser les effets par de nouvelles mesures, a-t-il déclaré dans un communiqué. En tout état de cause, il convient que, dans cette situation, je m’abstienne de formuler des prévisions concrètes pour les deux ou trois prochains trimestres, suivant ainsi l’exemple d’un certain nombre de nos concurrents.”
Résultats conformes aux prévisions
Pour les trois premiers mois de 2001, les résultats de Siemens sont conformes à ses propres prévisions, selon lesquelles la croissance de son bénéfice serait supérieure à celle de son chiffre d’affaires, si l’on excluait les résultats d’Infineon Technologies, sa filiale semi-conducteurs.En incluant les activités semi-conducteurs, le bénéfice net a diminué de 11 %, à 578 millions d’euros. Le chiffre d’affaires a augmenté de 8 %, à 20,6 milliards. Mais en excluant les résultats d’Infineon, le bénéfice net a augmenté de 9 %, à 562 millions d’euros, et les ventes de 8 %, à 19,2 milliards d’euros.Ces résultats sont conformes aux prévisions des analystes, mais l’impact de la faiblesse des activités semi-conducteurs et télécommunications est manifeste.En revanche, le groupe a bénéficié de la fermeté de ses activités dans les domaines de la production d’énergie, de la technologie médicale et de l’éclairage. La division télécommunications mobiles a subi une chute du bénéfices avant intérêts et amortissement, qui passe à 6 milliards d’euros, contre 287 millions à la même période de l’exercice 2000.La perte occasionnée par les ventes de combinés est toutefois compensée par le bénéfice issu des réseaux mobiles. Siemens indique avoir vendu 6,9 millions de combinés, contre 9,3 millions au trimestre précédent. Le groupe déclare avoir devancé le suédois Ericsson pour prendre la troisième place du marché mondial, derrière le finlandais Nokia et l’américain Motorola .
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