Il y a deux ans encore, le marché du WAP, avec ses informations et services accessibles via des terminaux mobiles, suscitait la convoitise des opérateurs et des investisseurs.SPeeQ se crée justement dans cette période, encore dorée, en juin 2000. “ En décembre de la même année, des business angels investissaient 0,23 million d’euros dans l’entreprise “, rapporte Emmanuel Marot, cofondateur et directeur général de la société.
Faciliter l’accès aux sites WAP
Soutenue par l’Anvar (Agence nationale pour la valorisation de la recherche ) et la Coface (un organisme d’aide à l’exportation pour les entreprises), cette jeune pousse a développé le serveur MotionBridge. Son principe ? Plutôt que de demander à l’utilisateur d’un téléphone WAP de connaître et de saisir une adresse précise, par exemple, wap.boursorama.fr, mieux vaut lui laisser indiquer ses centres d’intérêt (bourse ou finance, en l’occurrence) et lui proposer, en retour, des listes de sites WAP correspondant à sa requête ?” à la façon de feu Real Names, pour les sites Web.Ainsi installé entre la passerelle d’accès et les sites WAP, le serveur MotionBridge ” aiguille ” plus rapidement les utilisateurs vers l’information recherchée.Les premiers opérateurs clients en Europe (Orange, O2, KPN) voient un double avantage dans cette technologie : d’une part, simplifier l’utilisation des services WAP, jugés comme peu pratiques et difficiles d’accès ; d’autre part, améliorer leurs revenus en fidélisant les ” waponautes “.Comme le dit crûment le directeur général de SpeeQ : ” Les ‘telcos’ sont à la recherche d’argent. C’est là tout l’intérêt de MotionBridge, qui augmente de 12 % le trafic d’un portail Internet mobile. “Depuis la fin 2000, l’entreprise aurait ainsi redirigé des requêtes WAP pour plus de 2 millions d’utilisateurs en Europe.
L’Internet mobile : un secteur toujours moribond
Malgré un chiffre d’affaires inférieur à 0,5 million d’euros, SPeeQ a su retenir l’attention du fonds Siemens Mobile Accelerator. Toutefois, le cofondateur de la start-up ne se fait guère d’illusion sur son secteur d’activité.” L’Internet mobile n’est pas mort, mais il est quand même assez comateux ! Quand bien même, nous y croyons fortement, nous ne pensons pas que ce marché va s’imposer rapidement comme une réalité économique, avec de “vrais” utilisateurs, de “vrais” contenus. Il nous faut donc tenir jusque-là. En revanche, nous pensons que c’est aujourd’hui qu’il faut prendre position, pour ne pas être le 500e chercheur d’or, mais le premier vendeur de pelles. Et c’est là que le soutien de Siemens est nécessaire “, affirme Emmanuel Marot.Les liquidités apportées par le groupe allemand devraient permettre à l’entreprise de tenir jusqu’à fin 2004. En espérant, à cette date, que le marché des contenus WAP soit au rendez-vous.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.