Décidément, la vie ne semble plus si belle dans les hautes sphères du leader mondial de la relation client. Le 13 avril dernier, moins d’un an
après son arrivée, Michael Lawrie, directeur général de Siebel, est poussé vers la sortie. Il est immédiatement remplacé par George Shaheen, ancien patron d’Accenture et
administrateur de la société depuis 1995.Cette annonce tombe quatre jours seulement avant l’ouverture de la semaine destinée aux utilisateurs de l’éditeur (Siebel User Week), qui se déroulait à Barcelone du 17 au 20 avril dernier.
L’éditeur voulait-il adresser un signe fort à ses clients ?Une semaine plus tôt, tombaient ses résultats préliminaires pour le premier trimestre 2005… Pas brillants ! Après un chiffre d’affaires 2004 déjà en légère baisse par rapport à 2003 (1,339 milliard de dollars,
contre 1,354 milliard), les revenus de Siebel pour le premier trimestre 2005 se situeront entre 297 et 300 millions de dollars. En 2004, sur la même période, ils s’élevaient à 329 millions de dollars.Sans aucun doute, Michael Lawrie paie le prix fort pour ses mauvais résultats. Un peu vite, tout de même, pourrait-on penser ! Mais ‘ un éditeur vit sur des cycles de vie plus courts qu’un intégrateur ou un
constructeur ‘, justifie Laurent Carrière, vice-président ventes et conseil de Siebel Europe.
Des rumeurs de rachat persistantes
Pour autant, le mot d’ordre est à la continuité. George Shaheen s’est voulu rassurant et n’a cessé de répéter à ses clients qu’ils étaient au c?”ur de ses préoccupations. ‘ Je pense que
le marché nous demande de faire mieux ‘, a-t-il simplement plaidé.Et face aux rumeurs de rachat de sa société, ce dernier a simplement rappelé que ‘ comme toute entreprise, Siebel est soumis aux règles du marché. ‘ Bel exercice de style… Mais George Shaheen a été
à bonne école pour avoir assuré pendant dix ans la direction générale d’Andersen Consulting, devenu Accenture.Selon le cabinet d’analyses Gartner, le nouveau PDG se retrouve face aux défis que Michael Lawrie n’a pu relever. Il lui faut, notamment, contrer la concurrence croissante d’acteurs tels SAP, Salesforce.com, Amdocs
ou Oracle. ‘ Nous disposons des relais de croissance que sont la business intelligence et la GRC analytique, rappelle Laurent Carrière. Nous sommes d’ailleurs leader dans ce dernier
domaine, devant SAS. ‘ George Shaheen va devoir convaincre les investisseurs. Même si l’éditeur dispose toujours d’une réserve de cash de plus de 2 milliards de dollars.Aux clients de Siebel qui s’inquiètent ?” dont les plus gros, comme la Société Générale ?” Gartner recommande de ne pas modifier leurs plans. Tout en leur rappelant que, quoi qu’en dise son nouveau
président, Siebel représente désormais une cible de choix pour toute entreprise dotée de moyens et aspirant à une croissance externe.
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