Que quelqu’un arrête cette musique !”Malgré de bons résultats, c’est dans un style glacial que Thomas Siebel, PDG de la société du même nom, a débuté la conférence destinée à commenter ses résultats. “Chez les éditeurs de logiciels, le leader d’un secteur rafle 50 % de parts de marché. Le deuxième 15 %, et le troisième 10 %. Après, cela n’a pas d’importance.”Le PDG peut être satisfait. Le premier trimestre 2001 montre que Siebel écrase la concurrence. Non seulement en termes de chiffre d’affaires, mais aussi en termes de vente de licences et de bénéfices générés. Reste que, de l’aveu même de l’éditeur, le deuxième trimestre devrait être plus difficile. Sans compter que Siebel, dont la solution couvre l’ensemble des offres de gestion de la relation client (GRC) ne pourra rester éternellement dans sa tour d’ivoire. “Siebel vend une solution générique très puissante, mais sera concurrencé par des acteurs plus spécialisés dans chacun des secteurs de la GRC “, estime, pour sa part, le cabinet d’analyse Gartner Group. Cela semble se vérifier : Onyx, son concurrent généraliste, voit ses ventes chuter.A première vue, on ne voit cependant pas encore qui serait capable de prendre substantiellement des parts de marché à Siebel. En effet, son plus proche adversaire affiche un chiffre d’affaires cinq fois inférieur. Mais, ses concurrents restent très dynamiques et deviennent plus menaçants en se concentrant. Ainsi, E. piphany (automatisation des campagnes marketing), Selectica (outils de configuration), Chordiant et Broadbase (centre d’appel interactif) affichent une progression de leurs revenus à trois chiffres. Pour le premier, cette croissance est dopée par l’acquisition de Moss et une cuvée exceptionnelle – selon les propres termes de son PDG – ainsi que par de contrats importants (Bell Canada, Bristol-Myers Squibb, etc. ).La même euphorie est de mise pour Chordiant. “Au premier trimestre, l’acquisition de PrimeResponse a fait de notre société un acteur plus important et plus compétitif sur le marché de la relation client ” , estime Sam Spadafora, PDG de la société.
Les fusions devraient s’accélérer
Dans le domaine du centre d’appel, c’est plus délicat. Remedy semble s’en tirer avec un chiffre d’affaires en augmentation de 3 petits millions de dollars par rapport à l’année 2000. Mais cette apparente bonne santé est la conséquence des performances satisfaisantes des services et de la maintenance (+ 10 millions de dollars). De leur côté, les revenus de la vente de licences passent de 35,4 millions de dollars au premier trimestre 2000, à 29 millions pendant les trois premiers mois de cette année. Les remèdes sont classiques : réduction de la masse salariale et économies diverses. “Jusqu’à ce que les dépenses en technologies de l’information retrouvent une certaine stabilité, nous pensons qu’il est prudent de réduire nos dépenses “, prévient Larry Garlick, PDG de Remedy.Quant à Aspect, c’est la chute. Seul autre éditeur à dépasser les 100 millions de dollars de chiffre d’affaires, cette société voit ses ventes baisser de près de 30 millions, dont quinze millions pour les licences. Les fusions devraient donc s’accélérer, que ce soit du fait des acteurs de niche ou de Siebel lui-même, qui annonce sa volonté d’effectuer entre cinq et dix acquisitions avant la fin de l’année. Il faudra aussi compter avec les ambitions des éditeurs de progiciels comme SAP ou PeopleSoft qui a déjà racheté Vantive.
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