Et si Internet représentait le meilleur des mondes ? Une zone de plein droit, bien plus honnête que le monde réel. L’idée est défendue par un certain nombre de commerçants électroniques. Et n’est pas dénuée de logique.Sur le net, aucun règlement en espèces. La traçabilité des sommes échangées s’avère intégrale. Tout paraît transparent, enregistré, attesté. Les commerçants ne peuvent vendre que des produits achetés légalement, toutes taxes comprises.Le fisc se frotte les mains : il semble plus difficile d’y frauder. Les clients aussi : avec le délai de rétractation de sept jours, ils ne sont plus obligés de présenter le ticket de caisse pour se faire rembourser. Dans
le commerce traditionnel, sans ce sésame souvent jeté à la poubelle, point de salut.Même les patrons se disent ravis : dans le monde électronique, la fauche se révèle beaucoup plus rare et le vol à l’étalage, impossible… La démarque inconnue se limite au personnel, en interne.Ici, les délais restent exacts : une date est une date, une heure est une heure. Quand l’envoi d’un colis tarde, le client s’en aperçoit et peut réagir immédiatement. Impossible d’invoquer les pertes dues à une démarque inconnue.Et si l’article arrive cassé, pas besoin de chercher à savoir qui l’a laissé tomber (client, transporteur ou expéditeur). Il sera remboursé rubis sur l’ongle, sans discuter. Décidément, tout est trop beau sur internet.C’est à s’interroger sur la nécessité de la loi pour la confiance dans l’économie numérique.* Rédacteur en chef adjoint de 01 Informatique
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