Les services de voix sur IP ou Internet actuels reposent tous sur le même modèle. Ils utilisent un nombre variable de passerelles (gateways), mais ils sont gérés par un portier (gatekeeper) unique, donc centralisé. Ce portier s’occupe d’établir les communications. C’est lui qui prend les décisions de routage en discutant en permanence avec toutes les passerelles mises en place par l’opérateur.Cette centralisation a certes son avantage : le plan de routage est administré à partir d’un seul point. Mais, les performances diminuent à mesure que le réseau VoIP monte en charge. En effet, plus le nombre d’appels croît, plus le trafic de signalisation passerelles-portier pollue le réseau. Les temps d’établissement des communications s’allongent, du fait de l’incapacité du portier à traiter simultanément l’ensemble des requêtes.Avec ShoutIP, Net.com propose, au contraire, une architecture à intelligence distribuée. Sa solution consiste à mettre en place à chaque point de présence de l’opérateur un n?”ud VoIP intégrant l’ensemble des fonctions d’un réseau VoIP, celle de passerelle bien sûr (mise en paquets de la voix), mais aussi de portier (gestion de la signalisation RNIS locale, gestion de la signalisation IP du réseau dorsal et routage des appels), ainsi que de compression, de contrôle de la qualité, de facturation et de serveur vocal interactif (IVR). Chaque n?”ud a ainsi une autonomie de décision de routage et une visibilité de la disponibilité de l’ensemble des autres n?”uds du réseau.Les n?”uds ShoutIP peuvent même décider de se replier sur le RTC, si toutes les voies IP devaient s’avérer trop embouteillées. En toutes circonstances, ils sont donc capables d’établir les communications en moins de 50 ms, alors que les architectures VoIP centralisées peuvent mettre jusqu’à 4 s.
La norme H.323 réinventée
Mais les plates-formes ShoutIP apportent une deuxième grande innovation : l’agrégation des paquets voix (packet aggregation) qui suit un protocole propriétaire dit VTP (Voice Transport Protocol), pour lequel Net.com est en train de déposer un brevet, et qui s’écarte délibérément de la recommandation H.323 de l’UIT.Dans la norme H.323, un paquet IP peut représenter jusqu’à 150 ms d’une même communication, par addition de cinq échantillons consécutifs de 30 ms. Le délai initial peut ainsi atteindre 120 ms avant même l’émission d’un paquet. Si ce paquet se perd, une seule communication est affectée, mais cette perte est perceptible à l’oreille.Avec son protocole VTP, Net.com crée au contraire toutes les 30 ms des paquets plus longs, multiplexant jusqu’à 60 communications. Ainsi, la perte d’un paquet n’est pas perceptible à l’oreille, puisqu’elle n’affecte que 30 ms d’une communication au lieu de 150.Autre conséquence positive : pour un même volume de communications, les n?”uds ShoutIP émettent dix fois moins de paquets que les plates-formes VoIP centralisées. Il en résulte une meilleure efficacité de l’infrastructure de routage, qui doit en effet traiter moins d’en-têtes et moins de paquets par seconde. Bien qu’utilisant un protocole de transport propriétaire, les modules applicatifs de ShoutIP sont totalement ouverts, troisième et dernière grande nouveauté sur le marché. Leurs interfaces de programmation (API) sont publiques. Chaque opérateur peut ainsi définir et créer à son rythme des services qui lui sont propres, alors que les plates-formes conventionnelles l’obligent à mettre en place des services standards.Shoutscript, le langage ouvert de programmation de l’IVR, permet ainsi à ce dernier de s’interfacer et d’exploiter toute autre application externe (DLL,…). Pour la facturation, Net.com propose une première brique ouverte, Shoutgate, basée sur un serveur SQL de Microsoft. L’opérateur a ensuite la possibilité d’utiliser Shoutbill, outil de facturation Net.com, ou tout autre système sachant dialoguer avec un serveur SQL.“Nous sommes convaincus que cette ouverture est très attendue du marché, explique Philippe Blanquart, directeur commercial France. Beaucoup d’opérateurs ont commencé par proposer de la minute en gros. Mais, pour augmenter leurs revenus, ils doivent également aborder désormais le marché des particuliers et des entreprises avec des offres sur abonnement, prépayées ou postpayées. L’ouverture de notre plate-forme ShoutIP leur facilitera la création et la gestion de ces services.”Dernier avantage de l’intelligence distribuée : chaque n?”ud ShoutIP ajouté au réseau VoIP, loin de diminuer les performances d’ensemble, les augmente. Il apporte en effet des capacités CPU et IVR supplémentaires. La plate-forme ShoutIP résulte de l’acquisition récente de Convergence Equipment. Elle a été développée en liaison étroite avec le fournisseur de services Global Communication Technologies. Qu’elle se soit délibérément écartée de la recommandation H.323 n’a aucune importance. “De toute façon, précise Philippe Blanquart, tous les constructeurs se revendiquant de cette norme en font une interprétation propriétaire. Mais nous nous rallierons à SIP, dès que ce standard sera stabilisé.”Net.com est le nouveau nom que s’est donné le constructeur télécoms N.E.T., connu par ailleurs pour ses plates-formes multiservices Promina et sa nouvelle plate-forme de création de services Scream dans les réseaux ADSL ( www.net.com) ( www.gct1.com).
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