eBay fait du shopping. Le site d’enchères vient de s’offrir le numéro un de la comparaison de prix aux Etats-Unis, Shopping.com. Déjà présent en Grande-Bretagne, ce dernier s’est implanté en France à la fin mars, avec l’ambition
affichée de détrôner Kelkoo de sa place de leader sur le marché hexagonal.‘ Ce rachat répond à une logique industrielle. eBay diversifie ses services. Sur le papier, les deux sociétés sont complémentaires. Cela se vérifie outre-Atlantique, mais beaucoup moins en Europe. Shopping.com
n’est présent qu’en Grande-Bretagne et a ouvert en France il y a peu ‘, analyse Sadek Chekroun, directeur général de Kelkoo France.Le site d’enchères américain a mis le prix pour acquérir le spécialiste du commerce en ligne. Il a dépensé quelque 620 millions de dollars en liquide. L’acquisition, qui sera finalisée en septembre prochain, valorise Shopping.com
plus de six fois son chiffre d’affaires. En 2004, l’américain avait engendré 98 millions de dollars de revenus.Toutefois, en proportion, cette somme est très inférieure à celle déboursée par Yahoo! pour mettre la main sur Kelkoo. En mars 2004, le portail américain s’offrait le moteur de comparaison de prix made in France
pour 475 millions d’euros, soit dix fois plus que son chiffre d’affaires annuel de l’époque.
Un marché à fort potentiel
En acquérant Shopping.com, eBay fait une entorse à son modèle économique. Jusqu’ici concentré sur les enchères et les annonces en ligne, il va dorénavant intégrer l’affiliation. Gratuit pour les utilisateurs, Shopping.com perçoit en
effet une commission de la part des marchands, en fonction du nombre de clients qu’il leur apporte.Cette évolution n’est guère étonnante. Même si eBay affiche toujours une forte croissance, celle-ci est en perte de vitesse. Son chiffre d’affaires, en progression de 51 % en 2004 (3,2 milliards de dollars), ne devrait croître
que de 33 % cette année. Shopping.com pourrait lui apporter un nouveau souffle, en particulier hors de ses frontières.Dans une interview accordée en avril dernier, Daniel Ciporin, le PDG de Shopping.com,
expliquait à 01net., que le marché européen de la comparaison de prix en Europe était en plein devenir : ‘ Seulement 20 % des consommateurs
[français] qui achètent en ligne utilisent un moteur pour comparer les prix. C’est peu. ‘Pour pénétrer le marché hexagonal, Shopping.com dispose dorénavant de la force de frappe d’un géant de l’Internet, tout comme Kelkoo. ‘ Nous ne sommes pas inquiets. Le rachat de Shopping.com par eBay est un
événement qui était envisageable. Chacun se donne les armes de conquérir le marché. Pour notre part, cela va nous pousser à être meilleurs ‘, commente Sadek Chekroun. Le moteur français vient d’ailleurs d’ouvrir deux
nouvelles catégories de comparaison de produits, les voyages et l’automobile.
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