Absent du Vieux continent et donc de nos écrans radar, Sharp continue pourtant de développer et lancer des smartphones – la marque est seconde du marché japonais derrière Apple, avec 12,4% de parts de marché. La marque nippone crée aujourd’hui la surprise avec son Aquos R6. Une double surprise à vrai dire : son module caméra et son écran sont des composants hors normes.
Alors que le nombre de modules caméra est en explosion dans les smartphones, ce terminal haut de gamme à plate-forme Snapdragon 888 n’est équipé que d’un seul module à l’arrière. Mais quel module !
Il est ainsi le premier depuis le Panasonic Lumix CM1 en 2014 à intégrer un capteur 1 pouce. Né avec les hybrides Nikon 1 et popularisé par les compacts experts Sony RX100, ce format de capteur apporte une surface unique dans l’offre actuelle. Le capteur le plus grand actuellement disponible est celui du module principal du Xiaomi Mi 11 Ultra, au format 1/1.2 pouce.
Si Sharp ne communique pas encore de fiche technique précise, il semble probable que ce capteur 1 pouce soit signé Sony – qui l’a vendu aussi bien à Panasonic qu’à Canon ou Nikon. Et qu’il intègre 20 mégapixels comme toutes les itérations que nous avons testées dans différents appareils.
Pour les non-photographes, un capteur si « grand » collecte plus de lumière, profite d’une meilleure plage dynamique, génère moins de bruit numérique en basses lumières, et profite d’une plus faible profondeur de champ idéale pour isoler les sujets.
Ce module caméra a encore une surprise dans la manche : son optique siglée Leica. C’était déjà Leica qui avait codéveloppé celle du Lumix CM1/CM10, de Panasonic, un équivalent 28 mm f/2.8, à l’époque.
Pour cet Aquos R6, Leica et Sharp ont préféré une couverture angulaire plus large et une optique plus lumineuse puisqu’il s’agit d’un équivalent 19 mm ouvrant à f/1.9.
Le partenariat entre l’Allemand et le Japonais surprend un peu, compte tenu des liens étroits qui unissent Leica avec Huawei, mais sans doute les fonds se sont-ils taris côté chinois pour que Leica travaille avec Sharp.
Si les composants photo semblent bons sur le papier, il reste à Sharp à faire ses preuves côté logiciel, un élément clé dans le domaine des smartphones.
Un écran OLED unique
Si l’optique est signé Leica et le capteur (sans aucun doute) Sony, l’écran est développé par Sharp. Il s’agit d’une dalle OLED de type IGZO – qui est à la fois une marque de Sharp, et une mention du semi-conducteur employé, qui est l’oxyde d’indium-gallium-zinc (IGZO).
Ce n’est ni sa taille (6,67 pouces), ni sa définition qui impressionnent. Mais sa luminosité et ses fréquences : capable de développer jusqu’à 2 000 cd/m² (ou nits dans le jargon), il s’agit de l’écran le plus lumineux du monde sur le papier.
Idem pour la fréquence de rafraîchissement variable, capable de passer de 1 Hz à 240 Hz. La fréquence la plus haute étant adaptée aux jeux vidéo, la plus basse au simple affichage d’informations statiques (une fréquence plus basse consomme moins d’énergie).
Sur le reste de la fiche technique, l’Aquos R6 ne surprend pas le moins du monde : 12 Go de RAM, et seulement 128 Go de stockage. Oui, avec un beau capteur 1 pouce de 20 Mpix taillé pour produire de beaux fichiers RAW, l’Aquos R6 ne dispose que de 128 Go internes. Heureusement, un emplacement Micro SD prend en charge les cartes jusqu’à 1To !
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Il reste à voir quel est l’impact d’une telle dalle sur l’endurance de la batterie (ici, 5 000 mAh), de savoir quel est son vrai comportement, et d’évaluer si le Snapdragon 888 est capable de tirer pleinement parti d’un tel composant. Mais même si nous ne verrons sans doute jamais débarquer l’Aquos R6 en France, puisque Sharp vend ses dalles et technologies à toute l’industrie, on est en droit de penser qu’après le 120 Hz, le 240 Hz pourrait devenir la prochaine norme.
Source : GSM Arena, site Sharp (page en japonais)
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