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SGI fait de la résistance dans le monde Unix

Face à l’hégémonie des grands Unix d’IBM, HP, Compaq et Sun, le constructeur joue la carte de la spécificité pour pérenniser son système, Irix.

De mauvaises langues le donnent pour condamné depuis des années. Pourtant, contre vents et marées, il ne cesse de se décliner dans de nouvelles versions. Il s’agit d’Irix, l’Unix propriétaire du constructeur SGI. Sa dernière mouture ?” la 6.5.14 ?” date du 7 novembre dernier. Y aurait-il donc encore de la place pour des systèmes d’exploitation à la limite de la marginalité ? Car, même parmi les poids lourds du marché, la tendance est plus que jamais à la concentration.En effet, si la fusion de HP et Compaq a bien lieu et si les deux sociétés tiennent leurs promesses, de HP-UX et de Tru64 Unix, il n’en restera qu’un. De la même façon, bien qu’ayant hérité de Dynix, lors du rachat de Sequent Computer Systems, en septembre 1999, IBM n’a pas caché son intention de fondre le meilleur de ce dernier dans la masse d’AIX. Et chez Fujitsu Siemens Computers, la disparition progressive des serveurs à processeurs Mips de la série RM, au profit des Primepower à processeurs Sparc annonce également la mort prochaine de Reliant Unix. Sun Solaris équipe, d’ores et déjà, les nouvelles machines.

Un constructeur qui reste optimiste

Néanmoins, sur ce champ de bataille dévasté, subsistent encore quelques outsiders, hormis Irix. Ainsi, en rachetant SCO, en août 2000, Caldera a choisi de donner un nouveau souffle à Unixware, l’Unix pour plates-formes Intel, rebaptisé pour l’occasion Open Unix. Pour assurer sa survie, ce système intègre dorénavant une couche applicative Linux. Et, dans le monde du logiciel libre, FreeBSD continue, mine de rien, de faire des émules chez certains professionnels.Bien que le tableau puisse sembler morose, dans le désormais petit monde Unix, chez SGI on reste néanmoins optimiste et convaincu. “Irix a gagné ses lettres de noblesse dans le domaine du calcul scientifique, argumente Olivier Multon, responsable marketing et produits haute disponibilité chez SGI France. Et il répond aux besoins de l’industrie graphique en intégrant un certain nombre d’outils dédiés. Il dispose, par exemple, de son propre serveur de flux vidéo. De plus, il est capable d’allouer de la bande passante. Le système bénéficie, par ailleurs, d’une gestion multiprocessus spécifique.” De quoi assurer a priori, pour quelque temps encore, sa pérennité.

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Jean-Marie Portal