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Pourquoi SFR vend-il les datacenters qui hébergent son infrastructure télécom

Pour un montant de 764 millions d’euros, l’opérateur français a délaissé 70 % de ses datacenters à Morgan Stanley Infrastructure Partners. Le but, désendetter le groupe Altice France et créer une nouvelle société spécialisée dans l’hébergement de proximité. SFR sera son principal client et détiendra 30 % de cette nouvelle entreprise.

Annoncé il y a six mois, SFR vient bel et bien de vendre l’essentiel de son réseau de datacenters, dans lequel il hébergeait son infrastructure télécom. 257 sites passent entre les mains de Morgan Stanley Infrastructure Partners, la branche d’investissement dans les infrastructures de la banque américaine. En résulte une nouvelle entreprise du nom d’UltraEdge, pour qui SFR n’a pas attendu bien longtemps pour en faire la promotion.

« UltraEdge permet d’offrir des services essentiels de stockage de données et de connectivité à partir des sites qui sont tous connectés à l’infrastructure fibre nationale de SFR », peut-on lire dans un communiqué publié en ce mois de juin, après une signature à 764 millions d’euros qui offrira à UltraEdge une capacité totale de 45 MW, sur une surface de 33.000 m2. Ces sites seront destinés à de l’hébergement de proximité.

Les clients additionnels seront donc des entreprises locales, cherchant à externaliser leurs services numériques et garantir la meilleure latence. UltraEdge souhaite en effet se positionner sur le « edge computing », autrement dit proposer des solutions de traitement informatique au plus proche de leur source.

Cela dit, SFR sera le principal client d’UltraEdge, alors que l’opérateur français a toujours besoin de faire héberger ses systèmes et son infrastructure. Le but n’était pas de changer de site, mais seulement d’externaliser ces serveurs, alors que le groupe Altice France, propriétaire de SFR, s’est lancé dans une chasse aux coûts et un processus de désendettement. Sa dette, en France, atteint 24 milliards d’euros. À l’international, elle était de 60 milliards d’euros, selon les chiffres de l’entreprise à la fin de l’année 2023.

Après BFM et ses datacenters, SFR veut céder sa fibre

En se détachant de ses serveurs, SFR ne partira donc pas très loin, d’autant plus qu’il s’est engagé à investir dans l’expansion de nouveaux datacenters, sur une période de 7 ans. En attendant, l’opérateur récupère 30 % du capital de la nouvelle société UltraEdge, et indique déjà qu’au bout de sept ans, les recettes supplémentaires pour l’entreprise pourraient atteindre 175 millions d’euros grâce à l’expansion du parc de datacenters.

Mais tout cela n’aidera qu’en partie Altice France à se rapprocher de ses objectifs d’économie pour 2025. Pour y arriver, le groupe travaille sur bien d’autres cessions. Au mois de mars dernier, ce fut la signature de la vente de BFMTV à CMA CGM, pour 1,55 milliard d’euros. Un accord qui comprenait la cession de toute la filiale Altice Média, qui comprend aussi RMC, RMC Story, RMC Découverte, RMC Sport, RMC BFM Play ainsi que BFM Business et BFM Régions.

Après BFM et ses centres de données, la prochaine étape de cession d’actifs pour SFR sera son réseau fibre. Ce dernier est détenu par la filiale de l’opérateur appelé XpFibre, et le but serait d’en vendre 49,99 % du capital. En matière de chiffres, cette vente pourrait correspondre à la plus grosse cession d’actifs, alors que la filiale serait valorisée autour de 8 milliards d’euros. Malgré le fait de se priver d’une partie des recettes futures de la fibre, Altice récupérerait ainsi 4 milliards d’euros non négligeables. Tout comme la cession de La Poste Mobile, Altice France est toujours vendeur, mais n’a pas officialisé de signature pour le moment.

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