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SFR : une direction chamboulée et une stratégie à (re)bâtir

L’opérateur se dote d’une nouvelle direction qui devra rapidement définir les grands axes de sa stratégie sous l’hypothèse d’une possible mise en bourse.

SFR change de direction dans tous les sens du terme… Un nouveau directeur général et probablement une stratégie pertinente à redéfinir sont les ingrédients d’une péripétie de plus sur le marché français des télécommunications. Les opérateurs “historiques” n’en finissent plus d’encaisser la rude concurrence de Free sur les prix des mobiles.

Sa maison-mère, Vivendi, a imposé Jean-Yves Charlier, son directeur général en charge des activités télécommunications comme nouveau directeur général de SFR, en remplacement de Stéphane Roussel, qui demeure président du conseil d’administration.

Il dirige un comité exécutif de six membres reprenant pour l’essentiel des cadres dirigeants de SFR (dont Franck Cadoret et Pierre Barnabé) mais accueillant Sandrine Dufour, venue de Vivendi et désormais en charge des finances et de la stratégie. Pierre Trotot, après 16 ans de bons et loyaux services, quitte l’opérateur.

Cette direction renouvelée, qui doit assumer un plan de départs volontaires portant sur un millier d’emplois, engagé par Stéphane Roussel, devra aussi préparer une possible mise en bourse de SFR, même si la décision n’est pas encore prise par sa maison-mère.

Un chiffre d’affaires trimestriel en baisse dans le fixe et le mobile

La nouvelle direction devra aussi décider la poursuite ou l’inflexion de la stratégie de l’opérateur dans le mobile et le fixe.

Dans le mobile, l’aggressivité commerciale de SFR sur le prix des forfaits s’est traduite par une reconquête d’abonnés (+257 000 au premier trimestre 2013), au détriment, toutefois, de son résultat opérationnel (- 41,5 % en un an) et de son chiffre d’affaires (- 17,4 %), sur les trois premiers mois de 2013. L’accélération du déploiement de son réseau 4G, dont les licences lui ont coûté plus d’un milliard d’euros en 2011, sont en tête de ses priorités.

Sa situation dans les réseaux fixes n’est pas forcément satisfaisante commercialement. Son chiffre d’affaires dans l’activité Internet a reculé de 0,7 %. Son parc des clients résidentiels abonnés à l’Internet haut débit, n’a progressé que de 56 000 clients sur le premier trimestre 2013.

L’enjeu pour SFR, comme pour ses rivaux, est d’accélérer le recrutement des abonnés raccordées en fibre optique. Il doit continuer, par ailleurs, d’assurer le déploiement de la fibre sur le territoire, à la fois en investissant directement en solo dans les zones urbaines très denses et en co-investissant (notamment avec Orange), en dehors de ces zones.

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Frédéric Bergé