A peine conclu
le rachat de l’activité de fournisseur d’accès à Internet d’AOL par Neuf Cegetel, le petit monde des télécoms, en France, se demandait dans quel panier aboutirait celle de Tele2, la
dernière proie de taille sur ce marché.La réponse est tombée ce mardi 3 octobre 2006 au matin. C’est finalement SFR qui a acquis, pour 350 millions d’euros, les activités de téléphonie fixe et ADSL de la filiale française du groupe suédois de télécommunications.
L’opérateur de téléphonie mobile, selon un communiqué, met ainsi la main sur trois millions de clients dans la téléphonie et 300 000 dans le haut-débit (le tout pesant un chiffre d’affaires de 260 millions d’euros, au premier semestre
2006).Une base de données de clients plutôt alléchante pour le numéro deux du mobile en France. Le ‘ deal ‘ ne comporte aucune infrastructure de réseaux, puisque Tele2 utilise les tuyaux de Neuf
Cegetel… dont
SFR est le premier actionnaire depuis peu (mais sans contrôle de l’entreprise). Pour Tele2, revendre à SFR était le moyen de valoriser au maximum des actifs sur un des
‘ marchés les plus concurrentiels d’Europe ‘.Si SFR commercialisera donc bien une offre ADSL en son nom propre, l’opération va surtout ‘ permettre d’accélérer le déploiement ‘ dans un secteur télécoms où ‘ les
usages mobiles, toujours en forte croissance, se prolongeront naturellement sur Internet ‘. En ligne de mire se trouve précisément la convergence entre la téléphonie mobile et la téléphonie sur Internet, apparue avec les
offres
Twin de Neuf Cegetel et
Unik d’Orange, en attendant celle de Free. SFR dévoilera demain, mercredi 4 octobre, une stratégie baptisée ‘ Mobile Centric ‘.
De l’importance de disposer d’une ‘ box ‘
L’achat des activités de Tele2 peut surprendre alors que SFR possède désormais 40,7 % de Neuf Cegetel, à la suite du rachat des parts de Belgacom. ‘ Avec cette opération, ils détiendront une maîtrise directe
des abonnés, ce qui n’est pas le cas au sein de Neuf Cegetel, indique Roland Montagne, responsable du pôle haut-débit de l’Idate. L’idée est de fidéliser encore plus les abonnés actuels. Cela passe par des services de
convergence. Or, pour proposer une offre de type Wi-Fi/GSM ou Wi-Fi/3G, il faut disposer d’une box haut débit. ‘‘ Le secteur des fournisseurs d’accès à Internet est en consolidation. Il y avait là une bonne opportunité pour l’opérateur d’y entrer, dans l’optique des offres de convergence ‘, estime
également Thomas Husson, analyste au sein de Jupiter Research. Il voit aussi dans l’incursion de SFR sur le marché du fixe la ‘ patte ‘ de Vodafone ?” actionnaire majeur derrière Vivendi ?”, qui a déjà
noué des partenariats ‘ mobile/haut-débit ‘ avec des FAI comme BT outre-Manche ou Fastweb en Italie.De son côté, Tele2, un pionnier de l’ouverture du marché français des télécoms en 1998, ne subsistera dans nos frontières qu’au travers de la téléphonie mobile. Son offre d’opérateur virtuel,
lancée en juin 2005 sur le réseau d’Orange, comptait 200 000 abonnés en mai dernier, selon l’Arcep. Environ soixante de ses salariés vont rejoindre les troupes de SFR.
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