A la traîne face à Orange et de Bouygues Telecom l’année dernière en matière de communications sur la 5G, SFR* se montre particulièrement offensif en 2018. Il vient de réaliser une expérimentation 5G de bout en bout et sans-fil dans son laboratoire de Vélizy avec du matériel radio et un terminal pré-commerciaux fournis par son partenaire Huawei. Le test, effectué en présence de journalistes et auquel 01net.com a assisté, respectait la normalisation non standalone définie par le groupement du 3GPP au mois de décembre dernier. La transmission radio a été faite sur la bande de fréquence 3,5 GHz, qui sera retenue en France pour la 5G, avec une largeur de spectre de 100 MHz.
SFR avait déjà procédé à un test semblable au début du mois, mais avec un prototype encore massif de terminal et dans une chambre anéchoïque. Cette-fois, la communication a été réalisée dans une salle de bureau… avec environ deux mètres de distance entre l’antenne et le routeur. L’antenne était reliée en fibre optique à un coeur de réseau 4G compatible 5G, situé à un niveau inférieur du bâtiment. Connecté à cette antenne, le routeur a pu créer un réseau Wi-Fi desservant un ordinateur portable et un écran de télévision.
1,3 Gbit/s de débit descendant
La première partie de la démonstration a consisté à envoyer un fichier de 5 Go. Opération exécutée avec un débit descendant supérieur à 1,3 Gbit/s. “l est possible d’aller encore au-delà mais ce n’était pas le but de l’expérimentation, dont l’objectif était de démontrer une communication avec un débit stable”, a souligné le directeur réseau Christophe Delaye, le directeur exécutif Réseaux de SFR. Le second volet concernait le lancement d’un flux vidéo 4K en streaming avec un débit impressionnant de 80 Mbit/s, ce qui promet de beaux jours aux possesseurs de télévision Ultra HD.
L’antenne du test est dite “active”. Elle comporte non seulement 64 récepteurs et 64 émetteurs (massive MIMO) permettant de focaliser le signal précisément sur les usagers (beamforming) au lieu d’arroser indifféremment toute une cellule. Mais en plus, elle est dotée de processeurs, ce qui n’était pas le cas jusque là avec les technologies précédentes. “De l’intelligence est intégrée directement dans l’antenne qui va être capable d’allouer dynamiquement de la bande passante en fonction des usages des abonnés”, nous a expliqué Christophe Delaye, le directeur exécutif Réseaux de SFR. Dans ces conditions, plus besoin de faire du “full duplex” comme avec la 2G ou la 3G, c’est-à-dire de dédier un canal de transmission à l’envoi de données et un autre à la réception. Le débit de la 5G sera ainsi moins affecté par le partage du réseau entre les différents utilisateurs.
En attendant la 5G, d’autres tests
SFR projette déjà un autre test 5G, sur son premier site pilote à Quadrans dans le courant de l’année, et postule auprès de l’Arcep pour lancer des expérimentations à l’échelle d’une ville. Si le lancement commercial n’est toujours pas prévu avant 2020, les premières agglomérations seront bien équipées en 5G dès l’année prochaine au moment où commenceront à sortir les smartphones compatibles.
En attendant cette échéance, SFR va faire monter sa 4G en puissance. Dès le mois prochain, l’opérateur déploiera du 500 Mbit/s en 4G dans quelques agglomérations grâce à l’agrégation de quatre bandes de fréquences. Et en 2019, l’objectif sera d’atteindre le gibabit. “Cela nécessitera cette fois d’intervenir sur le terrain, sur les stations de base pour déployer des antennes avec du massive MIMO”, prévient Christophe Delaye.
*01net.com est édité par une filiale de NextRadioTV, elle-même propriété à 49% de SFR Médias.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
