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SFR sur le point d’être vendu : qui pourrait racheter le 2e opérateur français ?

Patrick Drahi, à la tête du groupe, envisagerait sérieusement de se séparer partiellement ou totalement de SFR, le deuxième opérateur télécoms de l’Hexagone. Les candidats à l’achat suivraient de très près le dossier : voici lesquels.

Officiellement, non, SFR n’est pas à vendre. Mais selon une enquête du Figaro, publiée dimanche 6 avril, l’opérateur télécom, numéro 2 du marché, pourrait bientôt être partagé entre Bouygues Telecom, Free et Orange. Selon plusieurs sources du quotidien français, le secteur serait en pleine ébullition depuis que Patrick Drahi, à la tête d’Altice France, propriétaire de SFR, envisagerait très sérieusement de céder la société au carré rouge. Et en coulisses, les candidats à l’achat surveilleraient de très près le dossier.

Une telle vente serait loin d’être anodine. Elle signerait le retour à trois opérateurs se partageant le marché français des télécoms, un marché aujourd’hui occupé par quatre acteurs depuis l’arrivée de Free (Iliad) en 2012. La nouvelle pourrait chambouler le secteur, et avoir un impact sur le prix de nos abonnements. Reste à savoir qui pourrait racheter SFR, un groupe qui enchaîne les mauvaises passes et qui a perdu un million et demi d’abonnés depuis deux ans.

Une fusion avec un des 3 opérateurs retoquée par les autorités de la concurrence ?

D’autant que si l’information se confirme, aucun opérateur ne pourrait, à lui seul, racheter SFR, notamment pour des raisons de droit de la concurrence. Toute fusion avec un des trois opérateurs du marché (Orange, Bouygues et Free) entraînerait la création d’un méga-acteur surdimensionné qui dominerait de manière disproportionnée le secteur des télécoms. Elle serait inévitablement retoquée par les autorités antitrust française et européenne, expliquent nos confrères. Le scénario le plus plausible serait que les actifs de SFR soient démantelés et revendus morceau par morceau aux plus offrants, ce qui comprend aussi potentiellement des acteurs étrangers venus d’Arabie Saoudite ou des Émirats arabes unis.

Ce n’est pas la première fois que Patrick Drahi laisse planer l’idée d’une vente partielle ou totale de l’opérateur. Depuis la remontée des taux d’intérêts, le groupe ne peut plus emprunter pour rembourser ses prêts précédents.  Pour faire baisser sa dette abyssale de 60 milliards d’euros, dont près de 24 milliards d’euros en France, le milliardaire franco-israélien s’est lancé dans une chasse aux coûts et un processus de désendettement.

Plusieurs cessions ont déjà eu lieu

Plusieurs cessions ont déjà été annoncées. En 2023, Altice avait déclaré céder ses data centers à la banque américaine Morgan Stanley.  En mars 2024, ce sont BFMTV et RMC qui étaient cédés à Rodolphe Saadé, le milliardaire aux manettes de l’armateur CMA-CMG. D’autres ventes pourraient permettre au groupe de faire face aux prochaines échéances de sa dette : SFR doit rembourser 1,6 milliard d’euros en 2025, 5,4 milliards en 2027, et 8,9 milliards en 2028.

Selon nos confrères, Patrick Drahi espérerait récupérer de la vente de SFR 25 milliards d’euros, un montant jugé trop élevé par ses concurrents. L’ancien chouchou des banques, qui a trouvé un accord avec ses créanciers en février dernier, pourrait attendre que de meilleures conditions soient réunies avant de céder l’opérateur télécoms aux 20 millions d’abonnés mobiles.

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Stéphanie Bascou