A la veille de
l’examen au Sénat du projet de loi antipiratage, d’aucuns s’attendaient à ce que les majors frappent un grand coup
en annonçant en ch?”ur la disparition des verrous numériques (DRM), qui freinent le téléchargement légal de musique. Seul Universal Music a finalement osé jouer cette carte. Et encore, du bout des lèvres.Comme le révélait Le Figaro hier soir, mardi 28 octobre 2008, la maison de disques a décidé de supprimer, sur un échantillon de son catalogue, les DRM qui empêche les utilisateurs de copier et de
transférer de la musique sur les terminaux de leur choix. ‘ Nous allons mener plusieurs expérimentations d’ici à la fin de l’année pour tester l’impact d’une telle mesure et voir si l’absence de verrou fait grimper le nombre
de téléchargements ‘, a indiqué Pascal Nègre, PDG d’Universal Music France, au quotidien. La première ‘ expérimentation ‘ du genre sera conduite par SFR, société s?”ur d’Universal.
Trois forfaits de 17,90 à 56,90 ? par mois
L’opérateur en a dévoilé les détails aujourd’hui. A partir du 4 novembre (pour les abonnés SFR, mi-décembre pour les autres), SFR commercialisera trois nouveaux forfaits mobiles, incluant du téléchargement illimité de musique sans
DRM : un forfait bloqué ‘ Série MTV de SFR ‘ (dont 1 heure de communications vocales) à partir de 17,90 ? par mois (1), un forfait ‘ Essentiel Max ‘ pour les moins de
26 ans à partir 26,90 ? par mois (1 heure de voix) et un forfait Illimythics supplémentaire (avec TV, textos et appels illimités de 20 heures à minuit) à 56,90 ? par mois.Ces trois forfaits donneront le droit de télécharger à volonté parmi une sélection de titres Universal mais, restriction importante, dans un genre donné, à choisir entre Pop Rock, Rap & R’n’B et Clubbing Electro. Voilà qui
limite sérieusement l’impact de cette nouvelle offre. Mais en supprimant les DRM, Universal court le risque de voir ses titres copiés en masse : il ne peut ouvrir d’un seul coup les vannes, sans prendre le temps d’évaluer le comportement des
utilisateurs sur un petit échantillon de test.A supposer qu’une chanson appréciée par un abonné à l’un de ces forfaits figure au catalogue d’Universal, qu’elle fasse partie de l’échantillon ‘ sans DRM ‘ de la major et qu’elle appartienne au genre musical
préféré de l’abonné, il pourra effectivement la télécharger (définitivement) sur son mobile, au format AAC ou AAC+. Il pourra également la récupérer sur son PC grâce à son compte personnel, cette fois au format MP3. Ensuite, il pourra copier, graver
ou transférer le morceau autant de fois qu’il le souhaite et sur n’importe quel terminal compatible MP3 (baladeur, smartphone, ordinateur…). Il commencera alors à toucher du doigt le ‘ saint graal ‘
de l’interopérabilité, tant redouté par les majors.
(1) 17,90 ? par mois les deux premiers mois, puis 22,90 ? par mois pour un engagement de 24 mois.
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