SFR restera sans doute dans la petite histoire de la téléphonie mobile comme le premier opérateur à avoir lancé officiellement l’UMTS en France. Il a voulu griller la politesse à son rival Orange – Bouygues Telecom arrivera bien
plus tard – et tenir ses promesses de 2003… en laissant planer beaucoup d’ombres sur son annonce.En effet, inutile de se rendre dès aujourd’hui chez un revendeur pour enfin goûter à la troisième génération de téléphonie mobile, alias la 3G, qui succède au GSM et à son évolution, le GPRS. Le démarrage ne se fera que progressivement,
et de façon très ciblée.Pour ce mois de février, l’opérateur annonce des tests pilotes auprès d’une population professionnelle et grand public, à Lille, Lyon et Paris. Les particuliers expérimenteront un téléphone Samsung bi-bande UMTS et GPRS. Pour les
‘ pros ‘, le premier service disponible se limitera à l’échange de données sur le réseau, au moyen d’une évolution de la carte de connexion Vodafone pour ordinateur portable ; une carte au format PCMCIA, jusqu’ici
limitée au GPRS, et qui sera désormais compatible UMTS et GPRS.
Lancement national en novembre… en principe
Le vrai démarrage commercial est programmé pour juin prochain, avec deux villes supplémentaires, Nantes et Toulouse. Seuls des clients déjà abonnés de SFR, entreprises ou particuliers, seront concernés.Le lancement de l’offre grand public, sous la marque Vodafone Live, n’aura lieu en fait qu’au mois de novembre, dans dix grandes agglomérations françaises représentant 30 % de la population… en principe.‘ Nous respecterons notre calendrier, sauf si nous ne pouvons maîtriser suffisamment la qualité de service. Dans ce cas, nous repousserons cette étape de novembre sans état d’âme ‘, a
souligné Pierre Bardon, directeur général de SFR.Les tests effectués par les opérateurs mobiles et les premiers lancements au Japon et en Europe ont montré des problèmes de hand-over, à savoir des coupures lors du passage d’une cellule 3G à une cellule GSM, par
exemple. SFR veut pouvoir assurer à ses clients une bonne continuité de service entre ses réseaux UMTS et GSM-GPRS, lesquels couvrent aujourd’hui 98 % de la population.
Services, prix et couverture laissés dans le flou
Au-delà de ces précisions, SFR a gardé beaucoup de détails secrets. Ainsi, les dix villes françaises évoquées ne sont pas dévoilées dans leur intégralité. Idem pour les tarifs pratiqués, le modèle économique auprès des prestataires
de contenus, ou encore les services proposés au grand public.L’opérateur a surtout mis l’accent sur la visiophonie, en émettant au passage quelques doutes sur l’avenir de la télévision sur mobiles. La couverture du territoire et celle de la population ont également été laissées dans le
flou.Les téléphones qui figureront au catalogue n’ont pas été détaillés non plus. ‘ Nous avons un manque de visibilité sur la gamme de terminaux qui sera disponible ‘, commente Paul Corbel,
directeur du réseau. Ce dernier a laissé entendre que SFR retiendrait environ cinq constructeurs, capables de lui fournir des téléphones bi-modes GPRS et UMTS et adaptés à la visiophonie.Samsung, jugé ‘ le plus avancé ‘, figurera sans doute dans la liste. ‘ Ces terminaux auront différents prix, mais seront plus chers que les terminaux
GPRS ‘, a expliqué Pierre Bardon.SFR indique avoir déjà dépensé 250 millions d’euros dans son réseau UMTS, sans compter les 619 millions d’euros de la licence. D’ici à dix ans, ce sont trois milliards d’euros qui auront été investis dans les nouvelles
infrastructures 3G.
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