Ils lancent une campagne de publicité de 25 millions de francs pour les prochaines semaines sur des radios et des chaînes câblées nationales, dont Skyrock et MCM.
David Aumonier et Patrice Macar, dans leurs bureaux de Bois d’Arcy, en région parisienne, ne sont pourtant ni producteurs de porno, encore moins harders, maquereaux branchés ou tenanciers d’une quelconque boutique de gadgets “affriolants”.
Les deux compères sortent d’une école de commerce. David Aumonier a poursuivi par un MBA à Londres. Il a ensuite travaillé pour Connectworld, une agence de communication sur le Web, appartenant aujourd’hui à Havas.
Patrice Macar a créé sa propre société : il édite des services Minitel, spécialisés dans la vente de CD. Dans le cadre de cette activité, il a beaucoup travaillé avec des radios comme NRJ ou Skyrock.
L’exploitation des fanstasmes : un bon filon
Les deux garçons se sont donc lancés, un peu par hasard, dans l’exploitation de nos fanstasmes et de nos désirs. Sur SexyAvenue, ils vendent des DVD ou de la lingerie, du contenu, des forums communautaires et la possibilité de visionner des cassettes….
Le filon est bon. “L’industrie du sexe est l’une des plus rentables du net, analyse David Aumonier, en homme de marketing. Aujourd’hui, il n’existe aucun site français pour le grand public qui ne soit pas ouvertement pornographique. Un créneau existe donc, celui du sexe sain, fun et branché”.
Telle est l’ambition de SexyAvenue : vendre du sexe pour cadres trentenaires décomplexés.
Le site – qui a mis 9 mois pour voir le jour – enregistre déjà des audiences confortables, sans publicité on ou off line. 120 000 pages ont déjà été vues depuis les débuts du site. Parmi les acheteurs, 40 % sont des femmes.
L’équipe, aujourd’hui réduite – une personne à la logistique et une assistante, pour l’administratif – sera renforcée avec l’arrivée d’un webmaster, d’un chef de produits et d’un responsable du contenu éditorial.
SexyAvenue passe à la vitesse supérieure
SexyAvenue lance, dès le mois prochain, une grande campagne de publicité dans les médias. “25 millions de francs seront dépensés sur MCM ou Skyrock. Il s’agit en fait d’un échange : les radios et les chaînes de TV nous offrent l’équivalent de 25 millions de francs de publicité contre une visibilité sur notre site “, précise David Aumonier.
SexyAvenue a aussi l’intention de s’exporter très vite en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie. Les deux fondateurs vont procéder à une levée de fonds intermédiaire de deux millions de francs pour traduire le site en allemand, en anglais et en italien. Ils recueilleront ensuite l’équivalent de 30 millions de francs, avant la fin du printemps, pour lancer une campagne de publicité européenne.
David Aumonier et son collègue pensent aussi très fort à la Bourse, peut-être avant la fin de l’année 2000.
Deux nouveaux sites sont en préparation, destinés aux homosexuels hommes et femmes, toujours dans le même esprit “sexy et propre “.
Les investisseurs, un peu surpris au début, ont fait confiance au modèle de business, reposant pour moitié sur la vente en ligne, et pour l’autre sur la publicité. David Aumonier précise n’avoir pas voulu tout miser sur la pub, certains annonceurs pouvant faire la fine bouche. En revanche, il croit à la vente en ligne pour ceux qui n’osent pas entrer dans les boutiques spécialisées.
Il assure enfin avoir mis beaucoup de c?”ur à créer un design sain, sympa, gai, personnalisé en fonction des internautes. “Pour les femmes, nous proposons une page daccueil avec des photos de beaux mecs, et pour les hommes plutôt des belles filles “. Pourra-t-on consulter au bureau?
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