Comme vous n’osez pas m’écrire pour me poser la seule question qui vous intéresse vraiment “Est-il envisageable de draguer (ou plus…) au bureau ?”, je vous donne quand même la réponse. Elle tient en deux mots : NON, MAIS… Expédions vite le non, en rappelant le respect évident dû aux femmes, et la juste punition par la loi de toute forme de harcèlement sexuel. Notez au passage qu’en tant qu’homme, je n’exige aucun respect, et que toute collègue projetant de me harceler sexuellement sera la bienvenue…Étendons-nous maintenant sur le “mais”, qui entrouvre la porte à tous les plaisirs. Le premier “mais”, en forme de contre-argument : MAIS SI ELLE(S) ME LE DEMANDE(NT) ? Là, ce “mais” transformera imparablement le non qui le précède en oui. Autre “mais”, très convaincant : MAIS SI ELLE NE S’Y OPPOSE PAS ? Enfin, numéro 3 sur le podium des mais : MAIS SI C’EST MA PATRONNE ? Là aussi, le “mais” l’emporte sur le non. Mais d’extrême justesse ! Feu orange clignotant, où vous ne pourrez passer qu’à deux conditions. A/ Avoir de quoi satisfaire l’autorité suprême, qui sanctionne toujours les cadres non performants. B/ Savoir tirer (à ne pas confondre avec le A/) parti de la situation, tout en n’ébruitant que discrètement vos exploits sexuels. Passons maintenant de la théorie au témoignage. Le mien. C’est avec le troisième “mais” que j’ai trompé ma femme. Le “mais” de ma patronne, directrice générale de notre groupe, celle qui est assise à la droite du Président, Roland. À sa droite, et parfois même sur sa cuisse droite, ce qui rendait hautement dangereuses mes tentatives de séduction. Roland adore Charlotte, vous le savez, mais qui ne risque rien n’a rien. Pourquoi ce brusque revirement de ma part ? Je détestais Charlotte, ses formules à l’emporte-pièce, son arrivisme au moins égal au mien, et son look total-banquise, catégorie Michèle Alliot-Marie…Comment ai-je pu me lancer dans ce crime de “bai…-majesté” ? Par ambition ? Oui. En rêvant à une augmentation ? Oui. Pour retourner comme une crêpe celle qui avait une si piètre opinion de moi ? Oui. Mais aussi, là est l’insondable mystère, par un désir soudain, non conforme à la haute idée que j’ai de moi-même. Faire la cour et l’amour à l’insupportable Charlotte ? Quelle compromission ! Certes, mais l’ambition insatiable de notre directrice générale fait si joliment briller ses yeux, son souci de plaire au Président fait si langoureusement onduler ses hanches si faussement innocentes, et son sourire de rapace humecte si brillamment ses lèvres… Je suis donc passé à l’ennemi, avec sexe et bagages. Elle a tout accepté, sauf mes bagages. Le lendemain, elle se comportait comme si de rien n’était, me traitant même plus mal qu’avant. Et, depuis, elle m’humilie et me torture de plus belle. Si c’est pour donner le change, c’est très bien imité. Ma performance ne fut-elle pas à la hauteur ? Pourtant… non, il y a autre chose, j’en suis sûr. De mon côté aussi, ce nest pas net : mon désir augmente autant que diminue mon estime pour elle, déjà inexistante au départ. Psy vous le voulez bien, je creuserai le sujet la semaine prochaine…
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