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Serge Humpich: “La justice ne pourra pas faire la lumière sur mon affaire avec le GIE Cartes Bancaires.”

A quelques jours de son procès en appel, Serge Humpich baisse les bras, écoeuré par l’attitude de la justice. Il vient d’écrire un livre, qui paraîtra au mois de janvier, pour faire entendre sa vérité.

En 1997, Serge Humpich a démontré la vulnérabilité du système qui régit les transactions des quelque trente millions de cartes bancaires de l’Hexagone. Alors qu’il tentait de monnayer sa découverte, le GIE Cartes Bancaires a porté l’affaire en justice. Cette dernière l’a condamné, le 25 février dernier, à dix mois de prison avec sursis. Il vient de se désister de la procédure d’appel, qu’il avait lui-même engagée.
01net. : Pourquoi avez-vous décidé d’abandonner la procédure d’appel ?
Serge Humpich : Je ne veux pas légitimer un système dans lequel je ne crois plus. La justice voyait bien que le délit était mineur, mais elle m’empêchait de poursuivre les négociations avec le GIE. Sa position a été abusive tout au long de la procédure. Je n’ai jamais eu d’explication sur quoi que se soit ! On me convoquait sans me donner de raison. Tout était absurde.Pourtant, vos avocats étaient persuadés de vos chances ?Comme la première fois… A la relecture du livre que je viens de terminer, mes avocats m’ont dit : “Il ne faut pas critiquer la justice alors que vous êtes en appel.” C’est tout de même grave ! Je suis bien obligé de dire que les juges règlent leurs comptes personnels, mais je ne veux pas savoir pourquoi, ça ne m’intéresse pas. Vous savez, je n’ai jamais voulu faire de cinéma ou devenir chanteur. Je n’ai jamais voulu tout ça.Pourquoi vous défendre par le biais d’un livre ?C’est ma seule possibilité de dire la vérité. En écrivant ce livre [NDLR : il sortira en janvier], la situation est plus claire. Au début, je m’inquiétais des méthodes de la police, j’avais presque peur de leurs pratiques. Je croyais que les juges les freinaient. En fait, c’est le contraire. Les juges sont imbus d’eux-mêmes, méprisants et prétentieux ! J’ai compris que la justice ne pourrait jamais faire la lumière sur cette affaire.Que pensez-vous des mesures prises par le GIE depuis le début de l’année visant à sécuriser les transactions par carte bancaire ?Tout le monde sait que, dans le fond, le problème n’est pas résolu. Même s’ils ont changé la moitié des cartes en circulation et qu’ils ont quelque peu fait évoluer le système. Cependant, même si les sous-ensembles du système sont de qualité, l’ensemble n’est pas forcément cohérent. Sans parler des problèmes d’obsolescence technique.Quelles conclusions en tirez-vous, quels seraient les remèdes ?Une des améliorations urgentissimes serait d’augmenter la taille des clés de cryptage. Il faudrait que les non-techniciens ne soient pas les seuls à prendre des décisions. Si je n’avais qu’un seul conseil, ce serait d’écouter un peu plus les ingénieurs. Enfin, il faudrait que la conception même des cartes soit revue tous les deux ans. Une mesure facile à mettre en oeuvre, puisque cela coïncide avec la durée de validité des cartes.Que devenez-vous, maintenant cette affaire terminée ?Je cherche des développements industriels. J’ai monté un laboratoire d’électronique dans lequel je réalise des prototypes, et je m’apprête à créer ma société. Je suis persuadé que la vraie bataille pour la sécurité est au niveau de l’électronique. J’ai quelques contrats, pas encore assez pour bien gagner ma vie, mais il faut bien débuter. Et puis, ces derniers mois, jai surtout été occupé à la rédaction de mon livre.

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Frantz Grenier