Tout projet de knowledge management comporte une forte dimension humaine parce que les individus portent le savoir et que nos cultures, latines notamment, forment davantage à la compétition qu’au partage de l’information. Ainsi, dès que l’on demande à un individu de dévoiler ses secrets, il est persuadé de perdre sa valeur ajoutée, donc d’être remplaçable à tout moment. “Il faut démystifier l’imaginaire autour de l’information”, estime François-Xavier Lemaire de la banque d’affaires Netscapital. “Aucun projet de gestion de la connaissance n’a pour objectif de réduire les postes. L’outil ne remplace pas l’homme”, ajoute Joël Frigière d’Usinor. Encore faut-il que les utilisateurs en soient convaincus.
Prévoir un accompagnement au changement
Le lancement d’un projet de KM doit donc s’accompagner d’une forte période de sensibilisation aux objectifs de l’application et tenir compte des besoins des utilisateurs. Des projets courts, plutôt que des applications globales trop longues à déployer, contribuent à rassurer les salariés. Ils peuvent ainsi rapidement s’approprier l’outil et se rendre compte par eux-mêmes que leur poste n’a pas été supprimé, de même que leur valeur n’a pas disparu. D’autant plus que les projets courts sont généralement limités à des communautés d’intérêt et répondent à des besoins précis.Or, les échecs passés du KM démontrent que les projets globaux, trop larges et sans objectif, s’étiolent très rapidement. Les individus ne communiquent que s’ils sont placés dans un contexte où leur expertise est reconnue par des confrères avec qui ils ont des choses à partager. “En aucun cas, un projet ne doit être bâti à l’échelle de l’entreprise ; c’est la meilleure manière d’aboutir à un fourre-tout, méprisé des experts, trop complexes pour les autres “, estime Renaud Finaz de Villaine chez Valoris. Ce qui ne veut pas dire que les projets ne doivent pas être transversaux et regrouper des utilisateurs provenant de services différents ou géographiquement éloignés : l’expertise de l’ingénieur brésilien peut servir à son homologue français et vice versa dans le cadre d’entreprises internationales.
Respecter la méthodologie d’un projet classique
Enfin, et même si les connotations du projet de KM sont très humaines, il ne faut pas oublier que c’est également un projet informatique classique, autre cause principale d’échec des premiers déploiements. Dans ce cadre, il comporte de grandes règles qui peuvent être résumées en cinq étapes : définition des objectifs, identification des gisements d’information et classement, élaboration des profils des utilisateurs et enfin, choix de l’infrastructure technique.
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