Le Sénat veut encore un malus écologique pour voiture électrique

Le Sénat s’attaque aux voitures électriques trop lourdes. Après que l’on ait découvert que les SUV hybrides n’avaient pas d’intérêts écologiques, voilà que l’on découvre que les lourds SUV électriques ne font pas mieux d’un point de vue environnement, avec des batteries monstrueuses permettant de faire déplacer des mastodontes loin d’être aérodynamiques et donc efficients. En guise d’amendement pour l’élaboration de la loi de finances 2025, la proposition suivante : ajouter un malus aux voitures électriques de plus de 2 300 kg.

L’année dernière, le sujet était déjà abordé, et la proposition initiale visait à ce qu’un nouveau malus lié à la masse des voitures électriques s’applique à partir de 1 900 kg, à raison de 10 euros de malus en plus par kilo supplémentaire. Ce qui aurait fait augmenter la note pour l’achat d’un Peugeot e-3008 de plus de 2 000 euros.

Christine Lavarde, Sénatrice française, membre du parti Les Républicains, s’est entretenu avec Autoactu et déclarait : « il convient d’envoyer un signal aux consommateurs : la voiture électrique, si elle est très lourde, a une empreinte environnementale importante ». Une histoire de « dette carbone », encore et toujours avec la voiture électrique, qui n’a beau rien rejeter dans l’air en matière de gaz d’échappement, demande bien plus de ressources à sa fabrication qu’une voiture thermique.

Les modèles de voitures électriques concernés

La Sénatrice se réjouissait qu’une telle mesure ne concerne pas les voitures électriques des constructeurs français, alors que les plus gros modèles proposés par nos marques se trouvent sous la barre fatidique. Par exemple, un Peugeot e-5008 avec sept places à bord admet un poids à vide de 2218 kg. Un Renault Scénic se limite à 1 872 kg. Cela dit, certains modèles asiatiques seraient concernés, comme les Kia EV9 (2 310 kg), et NIO ES8 (2 800 kg), mais aussi et surtout des SUV allemands, de la Volkswagen ID.4 GTX (2 340 kg) à la Audi e-tron 55 (2 720 kg) en passant par les Mercedes EQC, Porsche Taycan, Tesla Model S Performance, et autres BMW iX3.

L’amendement ne devrait pas être retenu par le gouvernement, mais bien lui donner des idées pour les années futures. Aujourd’hui, le marché de l’électrique est encore très sensible, morose et le gouvernement aurait tout à perdre à commencer à facturer ceux qu’ils cherchaient à motiver à passer à l’électrique, à coup de gros malus sur les SUV thermiques. D’ailleurs, les aides à l’achat, comme le bonus écologique, vont fortement baisser dès l’année prochaine, ce qui devrait déjà faire mal aux volumes de vente des constructeurs.

En attendant, le Sénat a aussi travaillé sur un amendement concernant l’abattement progressif des niveaux de CO2 des voitures concernées par le malus écologique, en donnant plus de liberté aux constructeurs. Ainsi, le Sénat voudrait que l’abattement du niveau limite de CO2 se limite à 5 g/km chaque année – ce qui donnerait donc 113 g/km en 2025 puis 108 g/km en 2026 et 103 g/km en 2027 (au lieu de 106 g/km et 99 g/km souhaités par le gouvernement en 2026 et 2027).