La Bourse ne fait pas de cadeaux aux SSII ces derniers temps. La société de services franco-britannique Sema Group a annoncé des prévisions de résultats en demi-teinte pour le second semestre et révisé ses objectifs à la baisse. Sa croissance organique n’est que de 6 % par rapport à la même période en 1999 (9 % à taux de change constant).La sanction du marché paraît excessive : l’action a chuté de 45 % le jour de l’annonce. “Le marché est frileux. De plus, c’est la première fois que nous annonçons des résultats inférieurs à nos prévisions initiales. Sema Group a l’image d’une valeur re- fuge“, soutient François Dufaux, directeur général de la SSII. Les investisseurs sanctionnent apparemment les écarts d’une société réputée bonne élève.L’activité d’externalisation a connu une baisse de croissance de 10 %. “Une part non négligeable était prévue en raison de l’aboutissement de contrats chez certains de nos gros clients tel France Télé- com“. La société avait également décidé de se montrer plus sélective en matière d’infogérance en privilégiant la rentabilité. “Par contre, il est vrai que Sema doit mettre un coup de collier dans certains pays d’Europe continentale, notamment l’Allemagne “. Au final, la croissance des ventes de produits télécoms et de prestations d’intégration de systèmes, les deux autres métiers de la SSII, n’ont pas suffit à compenser cette baisse des revenus en infogérance.
Difficile reprise de LHS dont les ventes chutent
Surtout, la reprise de LHS – éditeur américain de logiciel de facturation et de gestion de la relation clientèle pour la téléphonie mobile dont Sema s’est porté acquéreur – a été plus longue que prévue , et ses ventes ont chuté au troisième trimestre.Ces soubressauts peuvent expliquer la réaction démesurée du marché. D’une part, parce que la vente de logiciels pour le secteur des télécoms est le nouvel axe stratégique de la SSII et, d’autre part, parce que les concurrents directs de Sema Group – CMG et Logica – ont connus des croissances exceptionnelles. La SSII britannique Logica a, par exemple, doublé ses revenus dans le secteur des réseaux mobiles au cours du dernier exercice.
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