Après avoir dressé une carte de l’obésité en France il y a un an, Withings, entreprise spécialisée dans les objets connectés, lance ce 9 février 2015 un Observatoire de l’activité physique en France, basé sur les données fournies par 100 000 utilisateurs de ses bracelets connectés, à des fins de santé publique.
« Il y a deux ans et demi, avec le succès commercial, nous avons constaté que nous avions une des plus grandes bases de données du monde en termes de poids, d’activité physique ou de pression artérielle, et que nous n’en faisions rien, alors que potentiellement elles ont une valeur de santé publique », explique à l’AFP Alexis Normand, responsable des activités de santé chez Withings.
« En aucun cas on ne pouvait envisager de vendre ces données, on a donc commencé à les analyser et les agréger, en respectant évidemment la confidentialité des utilisateurs, pour mettre sur pied cet Observatoire qui permet de suivre l’évolution de l’activité physique des Français en temps réel », avec une mise à jour chaque semaine, détaille-t-il.
L’Observatoire a pour but d’apporter une meilleure compréhension de l’inactivité, qui serait responsable de 10% des décès en Europe, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ajoute Withings dans un communiqué. Il permet de visualiser au niveau national et pour chaque région le taux de sédentarité, mais aussi la distribution de la population par niveau d’activité. Le taux de sédentarité peut aussi être analysé en fonction du sexe et de l’âge, pour tenter de comprendre les causes.
Un observatoire qui va s’étoffer
Cette carte interactive – qui se revendique comme une « première mondiale » par son ampleur – indique par exemple que les Franciliens sont de loin les plus actifs toute tranche d’âge confondue, avec seulement 20,3% d’utilisateurs sédentaires. A l’inverse, ce pourcentage est de 40,8% en Corse ou de 34% en Bretagne.
Est considéré comme « sédentaire » tout porteur de bracelet marchant moins de 4 000 pas par jour en moyenne, alors que l’OMS recommande 10 000 pas. D’autres données (toujours anonymes) seront rentrées à terme sur l’Observatoire, concernant par exemple les différences en termes de masse corporelle ou de pression artérielle selon les régions.
« Le but est de tirer tout l’intérêt possible de nos objets connectés en termes de santé publique. Cet observatoire renouvelle la notion de sondage, et est une main tendue à la communauté scientifique, aux décideurs publics, à l’assurance maladie, aux chercheurs, à l’institut de veille sanitaire ou encore aux médecins », souligne A. Normand.
« Nous espérons que cela va contribuer à l’avènement d’une médecine préventive, prédictive et personnalisée, notamment en incitant des collaborations avec la communauté de chercheurs », indique pour sa part Angela Chieh, responsable des études et analyses statistiques chez Withings.
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Cédric Hutchings (Withings) : « la santé est à l’aube de révolutions indispensables », paru le 12/12/2014
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