A l’occasion du Midem, la Hadopi a présenté son premier baromètre (1) sur les pratiques des Français en matière de consommation en ligne de biens culturels (voir PDF en fin d’article). Les résultats sont sans appel. Un internaute sur deux pirate. 36 % le font occasionnellement, 13 % régulièrement. Malgré l’envoi des premiers courriels d’avertissement depuis l’automne 2010, 52 % des sondés déclarent que l’Hadopi ne les incite pas à changer leurs habitudes de consommation de contenus en ligne. A savoir, consommer illégalement de la musique, des vidéos, des jeux. L’argent, ou en tout cas le niveau de vie, ne fait rien à l’affaire puisque 57 % de ces derniers répondants sont des cadres.
Pourtant, parmi les raisons invoquées pour justifier le piratage, les personnes interrogées citent à 37 % le prix, évoquent à 21 % la diversité de l’offre proposée illégalement, ou encore l’habitude de consommation illicite (13 %). Enfin, 19 % des sans emploi et 18 % des 15-24 ans font savoir qu’ils ne possèdent pas de carte bancaire pour payer ces contenus.
Des offres pas toujours identifiables ?
Une frange de la population ne sait pas clairement identifier les plates-formes légales de celles qui ne le sont pas. 53 % des personnes interrogées associent paiement et légalité. Un site dont les contenus s’acquièrent moyennant finances ne peut être illicite selon elles. 16 % ne savent pas quels éléments permettent d’identifier le caractère légal d’un site proposant des produits ou des services culturels.
Malgré tout, les internautes dépensent quelques deniers en achats de biens culturels. Le panier moyen se situe entre 20 et 30 euros par mois. Le téléchargement ou l’obtention de contenus par des moyens illégaux pousse les pirates à acheter plus de vidéos et de morceaux de musique, note la Hadopi dans son baromètre : « Les internautes déclarant un usage illicite ont une dépense légèrement supérieure à la moyenne (+ 1 à + 2 points selon la tranche) ».
25 % des internautes ayant un comportement licite en matière d’accès aux contenus dépensent entre 20 et 30 euros par mois. Dans cette même tranche, les internautes piratant des contenus sont représentés à 28 %. Parmi ceux dépensant le plus, à savoir une somme supérieure à 100 euros par mois, seuls 5 % des internautes à « comportement licite » le font contre 9 % de ceux ayant un « usage illicite ».
Enfin, éditeurs, majors et maisons de production disposent encore d’une marge de progression sur Internet puisque 18 % des interrogés ne font aucune dépense en produits ou en biens culturels.
(1) Les questions de ce premier baromètre ont été posées par la société Toluna à 2 687 personnes réparties en deux groupes. Le premier s’est vu interrogé sur ses pratiques licites et illicites de consommation de contenus sur la Toile. Le deuxième, sur la perception du comportement des internautes français. Une manière, selon Hadopi, de vérifier que les réponses données ne sont pas influencées par les propres pratiques des individus sondés.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.