Le piratage informatique en vue d’espionner et voler des données confidentielles est pratiqué par tous les pays, a déclaré le chef de la sécurité de Huawei, le géant des télécoms chinois regardé avec suspicion aux Etats-Unis, alors que la presse australienne vient de révéler une nouvelle cyber-attaque chinoise contre l’agence des services secrets du pays. « Les gouvernements ont toujours fait ça », a déclaré John Suffolk au magazine Australian Financial Review, publié mercredi. Ce Britannique a rejoint le groupe chinois en 2011. Il était auparavant le responsable de l’informatique au sein du gouvernement de David Cameron.
« La dure réalité est que tous les gouvernements dans le monde ont les mêmes directives pour leurs services secrets ». « Certains disent que la profession d’espion est la deuxième plus ancienne au monde. Les gens tentent de dérober des informations à quelqu’un d’autre et je ne pense pas que quiconque soit surpris qu’un gouvernement, quel qu’il soit, essaye de voler des informations à un autre gouvernement, quel qu’il soit », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Les gouvernements doivent se concentrer sur les mesures silencieuses qu’ils doivent prendre, en acceptant qu’aucun gouvernement ne pourra faire confiance à 100% à un autre gouvernement, qu’importe les lois, les politiques ou les procédures. »
Huawei, pris entre deux feux
La veille, la télévision publique australienne avait affirmé que des pirates chinois avaient dérobé les plans du nouveau siège des services secrets australiens. Le gouvernement australien a refusé de confirmer ou de démentir. Pékin de son côté a mis en doute les sources de la télévision ABC et estimé qu’il était « très difficile d’identifier l’origine des attaques ». En 2012, les autorités australiennes ont interdite à Huawei de déposer une offre pour le programme national d’internet à large bande, craignant des risques d’attaques informatiques. Le géant chinois des équipements en télécommunications a une réputation sulfureuse auprès des autorités américaines qui lui reprochent ses liens avec les autorités chinoises.
Un rapport de la commission du renseignement du Congrès américain estimait fin 2012 que les technologies de Huawei, ainsi que celles de son principal concurrent chinois, ZTE, pourraient être utilisées pour saper la sécurité des Etats-Unis. Pour John Suffolk, Huawei se retrouve « pris entre deux feux », au milieu de la dispute entre les Etats-Unis et la Chine à propos du piratage informatique.
Source:
L’article du Australien Financiel Review
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