Charles Beigbeder ne quitte pas Selftrade sur un coup de tête, mais sur un coup de Bourse, estimé au bas mot à 90 millions d’euros (590 millions de francs). Il ne consent à avouer que des “désaccords ponctuels” avec l’Allemand DAB, son actionnaire à 93 %. C’est Bernard Auberger, membre du conseil de Selftrade depuis juin dernier, qui accède à la présidence. Un ingénieur des Mines remplace un centralien, un Français succède à un Français. Le départ brutal du fondateur jette néanmoins sur Selftrade l’ombre d’une mise au pas. Le pionnier du courtage en ligne à la française, malgré son succès commercial, n’est plus en mesure d’imposer sa culture de franc-tireur. “Notre succès s’est bâti sur ce caractère d’empêcheur de tourner en rond, cela va rester”, plaide Charles Beigbeder.L’empêcheur parti, le solide réalisme de DAB, filiale du géant d’outre-Rhin Hypo Vereinsbank, devrait prendre le dessus. Beigbeder, lui, nage déjà dans d’autres eaux. Il a descendu la Seine du Point-du-Jour à Boulogne jusqu’à Clichy, chez son ami François de la Villardière, président de Business Interactif. Ayant prédit de n’émerger de la finance que pour entrer en professorat (“un rêve, pas un vrai désir”), il repart à l’aventure. Entrepreneuriale, s’entend. Administrateur couru (Business Interactif, Bebloom, Union Trade, Storage Telecom), il entend trouver matière à un nouveau Selftrade. Via un fonds dinvestissement ? “À la Fimalac [la holding de Marc Ladreit de Lacharrière, ndlr], alors, avec des positions majoritaires.”
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