Commencée le 1er février, la
vente en ligne des places pour la prochaine Coupe du monde est en passe de déclencher une bataille juridique entre la Fédération allemande de football (DFB) et l’Union fédérale
des associations de consommateurs (VZBV). Au centre du conflit : l’utilisation commerciale des données récoltées sur Internet et la technologie
RFID
(Radio frequency identification) qui doit équiper et personnaliser les billets du Mondial.Etant donné la gigantesque demande attendue et le faible nombre de billets destinés aux particuliers (1,2 million), le comité organisateur allemand a mis en place une procédure de vente en ligne en cinq périodes (d’abord du
1er février au 31 mars, puis cet été, …). A l’issue de chacune de ces périodes, un tirage au sort sera organisé, pour attribuer les billets, parmi les formulaires de commande remplis par les acheteurs
potentiels.Les tickets, envoyés quatre semaines avant le match, seront alors équipés des puces RFID de Philips Semiconductors (sponsor officiel), avec les données de l’acheteur en mémoire. Selon la DFB, le système permettra de bloquer le
marché noir et d’éloigner les hooligans des stades, grâce à une identification rapide et précise.
Des conditions qui ne respectent pas les lois
‘ Les demandes du questionnaire de commande sont illégales ‘, rétorque la FoebuD, une association allemande de technophiles critiques : ‘ Il faut donner son nom et son adresse, ça
c’est normal. Mais aussi son numéro de carte d’identité ou de passeport, son âge précis, son numéro de téléphone et de fax, etc. Par ailleurs, la formulation concernant l’accord de l’acheteur pour l’utilisation
commerciale de ses données personnelles est ambiguë. Elle laisse croire que la commande sera annulée si on naccepte pas. ‘Comme la loi lui en donne le droit, la VZBV a envoyé à la DFB deux mises en demeure de changer son formulaire de commande des billets de la Coupe du monde : ‘ Nous estimons que les conditions de vente mises en place
vont à l’encontre du respect des lois de la concurrence et de la protection des consommateurs. Ainsi, l’achat d’un ticket implique aussi que vous renoncez à vos droits pour toutes les images prises dans le stade. Si vous tombez
malade le jour de la rencontre, il est impossible de vendre votre billet ou de le donner à vos amis, à cause de la puce RFID. Et si vous voulez payer en Carte Visa, pas de chance, seule la Mastercard, sponsor officiel, est
acceptée ‘, explique Carel Mohn, du VZBV, en précisant que si la DFB ne réagit pas d’ici au 14 février l’affaire ira devant les tribunaux.
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