On ne cesse de le répéter aux entreprises comme aux particuliers : il ne faut pas plaisanter avec la sécurité des systèmes informatiques. La rengaine est toujours la même : n’oubliez pas de mettre Windows et vos antivirus à
jour, ne faites pas n’importe quoi sur Internet, n’ouvrez pas les pièces jointes, bla-bla-bla…Le discours n’a pas changé. Et surtout il continue de transformer les utilisateurs d’ordinateurs en coupables. En clair, si les virus se propagent, c’est parce que vous et moi ne sommes que des imbéciles incapables de distinguer une
pièce jointe dangereuse d’une saine.Si les attaques visent Windows, c’est parce que nous sommes irresponsables et que nous ne mettons pas à jour notre système d’exploitation. Certains proposent même de faire payer des amendes à ceux qui propagent des virus.A la longue, c’est vraiment énervant ! Le Français moyen qui va acheter un PC à Carrefour n’est pas un cochon à qui on donne de la confiture. Il paie pour son matériel et pour son système d’exploitation. Et s’il lui arrive de
propager un virus, ce n’est pas parce qu’il est crétin. C’est parce que les systèmes informatiques qu’on lui a vendus sont défectueux.Le comble : même s’il essaie de se protéger, notre Français moyen risque de n’être pas davantage en sécurité. Ainsi, la semaine dernière, des failles ont été découvertes dans des produits de sécurité de Symantec et d’ISS.Quelle ironie : l’ordinateur que vous avez acheté n’étant pas bien sécurisé, vous devez payer pour le protéger et ce sont les logiciels censés vous protéger qui se révèlent défaillants.Que les programmeurs de Windows oublient de vérifier leur code, c’est inacceptable, mais ça passe encore. Mais quand ce sont les programmeurs de logiciels de sécurité qui dérapent, on peut se demander s’il n’y a pas tromperie…Est-il normal de trouver une erreur de programmation de débutant dans un logiciel dont la boîte vante la ‘ sécurité optimale ‘ ? Et si on cessait pour une fois de stigmatiser les
utilisateurs, qui sont les seuls innocents, dans cette affaire ?Comment se fait-il que l’antivirus et l’antispam soient des options payantes chez les fournisseurs d’accès ? Il serait temps que l’antivirus devienne obligatoire, quitte à augmenter légèrement le prix des abonnements à Internet.Il faudrait aussi que de véritables solutions de filtrage de paquets ?” pour bloquer les attaques avant qu’elles n’arrivent sur les machines des utilisateurs ?” soient mises en place.L’enjeu économique est incontournable à deux titres. Primo, sans sécurité le business sur Internet ne se développera jamais. Secundo, malgré le nombre important de sociétés occupant le créneau très rémunérateur de la sécurité des
systèmes d’exploitation, il reste encore de la place pour ceux qui sauront trouver les bonnes solutions techniques.* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique jeudi 8 avril
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