Les e-services auront une incidence certaine sur l’architecture des applications d’entreprise, tant ils impliquent une ouverture sur le Web. Il s’agira, avant tout, de déterminer quels seront les services proposés sur le Web en examinant chaque interface d’accès aux applications et en analysant le type de couplage mis en ?”uvre. “Le problème sera de proposer des services suffisamment différenciés vis-à-vis de la concurrence et apportant de la valeur ajoutée, afin de pouvoir rentabiliser les développements en faisant payer les accès à ces services”, indique Marc Gardette, responsable du marketing des développeurs chez Microsoft France.Les services Web seront meilleurs s’ils concernent des produits dématérialisés, telles les prestations financières ou de réservation de moyens de transport. Ceux qui seront proposés devront assurer une intégration rapide et flexible du système d’information de l’entreprise à celui de ses partenaires. Il faut, en outre, qu’ils visent des clients bien précis. Une fois les futurs services identifiés, le travail préparatoire ne fait que commencer. Il reste à donner accès à ces derniers en mettant en place des architectures applicatives orientées vers les services (SOA, Service oriented architecture).“Une architecture orientée vers les services est une architecture logique dans laquelle les fonctions de l’application sont accessibles par le biais d’interfaces formelles que l’appelant peut découvrir dynamiquement”, précise Yefim Natis, analyste au sein du GartnerGroup. Les entreprises devront donc revoir leur architecture pour y introduire la notion de service. Dans ce but, les applications centrales d’entreprise seront, dans la mesure du possible, découpées en composants présentant des interfaces bien définies. Si les applications centrales sont trop monolithiques, il faudra, au moins, en identifier les interfaces d’appel.
Une architecture orientée vers les services
Les interfaces des applications centrales seront, dans un second temps, encapsulées par des objets Corba, Java ou COM, qui font le lien avec les plates-formes Internet. Ces objets résident soit dans la machine de l’application à encapsuler, soit dans une autre machine serveur connectée, par exemple, via une messagerie asynchrone de type MQSeries. Les interfaces ainsi encapsulées par des technologies Internet sont ensuite regroupées via des composants métiers hébergés par un serveur d’applications et offrant une vision métiers (sur les clients, les commandes, les produits, etc.). Avec les e-services, les diverses méthodes des composants métiers seront invoquées depuis le Web sans passer par une couche de présentation graphique, ce qui autorisera les applications informatiques à communiquer entre elles. Une autre analyse devra être réalisée. Existe-t-il des services capables de prendre en charge, de façon plus efficace, certains traitements applicatifs ? Ainsi, au lieu d’inclure le calcul des conversions de devises dans les applications et de mettre à jour quotidiennement le cours dans les données des applications, ne vaudrait-il pas mieux utiliser le service de conversion proposé par une banque sur Internet ?De même, la validation d’une opération réalisée avec une carte bancaire fera appel à un service ad hoc.
Des nouveaux outils de gestion émergent
Les applications d’entreprise pourront ainsi être débarrassées d’un ensemble de fonctions. “Les applications reposeront sur des compositions de services, découverts et intégrés dynamiquement à l’exécution, ce que nous appelons l’intégration de services just in time“, affirme ainsi Manuel Guerrero d’IBM.“À partir du moment où de nombreux services applicatifs seront externalisés, les entreprises auront besoin d’un chef d’orchestre”, résume Marc Gardette. Ce rôle de coordination sera pris en charge par les outils de gestion de processus métiers, indispensables pour réagir aux changements de l’environnement économique. Ils invoqueront les services internes des applications d’entreprise et les services Web exposés en externe.De plus, l’invocation d’un service Web pourra déclencher le démarrage de processus.
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