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Se faire souffler son nom de domaine

Premier signe de reconnaissance, la marque internet doit être protégée juridiquement, sous peine d’être utilisée par un concurrent.

Une adresse internet n’est pas toujours celle que l’on croit ! Parmi les exemples français les plus marquants, rappelons le rachat – pour 24 millions de francs – par Vivendi (éditeur de 01 Informatique) du nom de son propre portail Vizzavi.Et cela juste avant le lancement de la marque à grand renfort de publicité ! Parmi les bénéficiaires, propriétaires d’un simple cybercafé parisien (le Vis-à-vis), l’ancien porte-parole des sans-papiers de l’église Saint-Ambroise avait donc mis en danger le projet du tout-puissant Jean-Marie Messier !Dès lors que l’on entend préparer son entrée sur internet, il convient donc de réserver rapidement son nom de domaine.A l’instar de sa marque, il est en effet indispensable d’effectuer un dépôt sous au moins trois extensions – les classiques “.fr”, “.com”, et “.net” – avant que d’autres ne le fassent à votre place.Dans le premier cas, il faut justifier – extrait K.bis à l’appui – de l’identité de son nom ou de sa marque.Mais, pour les autres extensions, c’est encore souvent la règle du ” premier arrivé, premier servi ” qui prévaut.Un coup d’?”il sur le site de l’Icann, qui recense les affaires jugées ou celles qui sont en cours, permet de comprendre qu’aucun secteur d’activité n’est épargné.Parfois, les noms sont déposés par des ” cybersquatters “, qui espèrent monnayer la restitution du nom de domaine convoité.Sony, la Banque Populaire, Cisco Systems, Dior, Saint-Gobain, ou encore Nike ont ainsi été contraints d’engager des procédures pour récupérer leur nom de domaine.Des entreprises comme Altavista ou AOL, qui ne peuvent se permettre de laisser des sites exploiter leur notoriété sous des orthographes proches, ont, à elles seules, plusieurs dizaines de procédures en cours.

Une transaction rapide vaut mieux qu’un procès sans fin

epuis quelques mois, l’Internic (Internet Network Information Center) tente toutefois de résoudre ce problème et accepte, sur décision de justice, de restituer les noms de domaine à leurs véritables propriétaires, munis d’un titre de propriété de marque déposée à l’échelle mondiale.Encore faut-il que les ” cybersquatters ” ne soient pas domiciliés aux îles Caïman, où la procédure a peu de chances d’être traitée vite et efficacement.Une transaction rapide vaut parfois mieux qu’une procédure judiciaire qui traîne, et pendant laquelle le nom de domaine peut être ” gelé “.1 000 dollars, 10 000 dollars ? Tout dépend de la taille de l’entreprise…Si la mise en garde est claire, les plus grandes entreprises continuent de traiter le sujet avec nonchalance.La légende veut que Coca-Cola ait laissé disponibles quelques extensions non réglementées.Et de nouvelles sources de problèmes voient le jour.Citons ainsi l’apparition de nouvelles extensions (” .info ” et ” .biz “), auxquelles les sociétés ne pensent pas forcément, ou encore la transcription des noms de domaine en idéogrammes.Comment s’écrit Yahoo.biz en chinois, en japonais ou en coréen ?

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Laurence Beauvais