Sculpteo est un service d’impression 3D en ligne à destination du grand public et des professionnels. La société a été lancée en 2009 par Eric Carreel, Jacques Lewiner et Clément Moreau. Ce dernier occuppe le poste de directeur général depuis les débuts de la start-up.
01net : Parlez-nous de votre projet d’usine à Villejuif…
Clément Moreau : Nous allons ouvrir une nouvelle usine pour la première fois en Région parisienne avec une dizaine d’imprimantes. Cela va nous permettre de multiplier notre production par trois/quatre. D’un point de vue logistique, ce sera un gain de temps pour répondre aux demandes de la clientèle locale et expédier des commandes en 24 heures. Nous allons également créer des emplois et recruter dix nouveaux salariés car ces machines sont autonomes mais pas magiques ! Il nous faut des opérateurs pour les superviser.
01net : Vous annoncez vous recentrer sur le BtoB. Est-ce la fin du rêve qui voulait faire de chaque internaute un Michel-Ange ?
La demande du grand public est plus faible qu’attendue. Elle représente environ 1/3 de notre production en France. Cela reste compliqué de designer un objet et il n’y a pas de solution à cela, même en simplifiant les outils. On a bien des clients créateurs qui utilisent des logiciels CAO chez eux et qui prennent le temps de refaire dix fois de suite leur commande mais ils sont minoritaires. Quant aux accessoires à personnaliser, cela fonctionne de façon très ciblée comme avec les coques d’iPhone, par exemple. C’est la bonne taille, c’est simple et bon marché. Les bijoux marchent très fort également. Pour le reste, cela devient vite cher : un vase revient dans les 150 euros, par exemple. Mais je ne suis pas déçu par ce constat. Nous sommes reconnus par le marché et nous avons réalisé 200% de croissance en 2013.
01net : allez-vous innover sur les technologies que vous employez ?
Nous continuons d’utiliser principalement du fritage laser, même si nous étudions d’autres procédés dont je ne peux pas encore parler. Les recherches sur l’impression 4D, la bioimpression ou encore l’impression de circuits électroniques relèvent encore beaucoup trop de la prospective pour nous. Nous restons dans le fonctionnel. Donc nous essayons d’innover d’abord sur les matières et les procédés de finition. Par exemple, nous avons mis au point un module qui permet de creuser un objet imprimé en 3D, ce qui en fait baisser le coût. Mais ce qui évolue le plus vite finalement, ce sont les usages que font les gens de l’impression 3D. Donc nous essayons de leur permettre l’accès à cette technologie le plus facilement possible avec de nouveaux outils comme la correction automatique de fichiers ou un moteur de calcul de solidité des pièces.
Qui sont les professionnels qui font appel à vous et dans quelles proportions ?
Nous réalisons plus de 50% de notre CA à l’export, et 25% en Europe. La hausse la plus forte provient des PME qui commandent des machines spéciales en petites séries allant de 100 à 1000 pièces par mois. Il ne s’agit plus de fabriquer un prototype mais bien de concevoir un produit fini.
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