Tous les croisements technologiques sont permis en informatique. Cela est vrai, notamment, dans les mon-des aux frontières très floues du stockage et des réseaux. Ainsi, après que certains développeurs Linux se sont essayés à l’encapsulation du protocole IP sur des canaux SCSI, des fournisseurs de premier plan -Adaptec et IBM- travaillent maintenant à des projets de portage de la signalétique SCSI sur les couches réseaux TCP/IP.
Ces projets SCSI sur IP ont leurs variantes. Associé à la start up israélienne SANgate, IBM vise à réutiliser TCP pour ses capacités de contrôle de flux. De son côté, Adaptec a conçu ses propres protocoles de session et de transport pour son projet Etherstorage, dont il a pu faire la démonstration à l’occasion du salon Networld-Interop, au mois de mai. Ces initiatives SCSI sur IP ne sont pas à confondre avec les approches NAS (Network Attached Storage), qui offrent des services NFS, FTP ou CIFS. Pas plus qu’avec les extensions canaux que propose, par exemple, CNT, et qui encapsulent les trames Fibre Channel dans les flux ATM ou IP pour des solutions de copie à distance. Le portage de la signalétique SCSI sur IP permettrait, en fait, de réutiliser les infrastructures IP existantes pour construire des solutions de stockage en réseau, sans avoir à mettre en place des infrastructures Fibre Channel. Une idée légitime, puisque la technologie réseau Gigabit Ethernet offre une bande passante nominale équivalente de celle de Fibre Channel dans sa version actuelle à 1 Gbit/s.
Reste qu’il y a loin de la coupe aux lèvres. SCSI sur IP est encore une idée en quête de standard -tout au plus en est-on à la constitution d’un groupe de travail à l’IETF (Internet Engineering Task Force). Et l’on voit mal en quoi elle contribuerait à simplifier la problématique SAN ou à constituer une option économiquement intéressante face aux solutions NAS
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