L’américain Schlumberger est en discussion exclusive avec Bull pour le rachat de CP8, sa filiale cartes à puce. La transaction porterait sur un montant d’environ 375 millions de dollars (394 millions d’euros) et devrait être finalisée au mois de mars. Filiale rentable, CP8 contribuait à hauteur d’environ 5 % au chiffre d’affaires global de Bull (3,8 milliards d’euros). Selon plusieurs analystes, Bull pourrait retirer jusqu’à 500 millions d’euros de cette transaction.Avec l’annonce officielle de ces discussions, le groupe français précipite le mouvement qui doit le séparer de ses activités non stratégiques. Les activités cartes à puce de Bull étaient officiellement à vendre depuis fin novembre (lire Décision Micro & Réseaux n?’ 447, p. 12), mais la vente ne devait être réalisée qu’après la filialisation des activités stratégiques du groupe en deux entités autonomes (services et matériel). Or, cette opération n’était pas supposée se terminer avant l’été.
Le besoin d’argent se fait de plus en plus sentir
Bull ne souhaite pas commenter les raisons de cette vente anticipée. Mais pour le groupe français, déficitaire de 288 millions d’euros l’an passé, et probablement de plusieurs centaines de millions d’euros cette année encore, une restructuration est nécessaire.Alors qu’en apparence, l’état de sa trésorerie ne constituait pas un sujet de préoccupation, la direction de Bull, à travers son communiqué du mardi 2 décembre 2000, reconnaissait une erreur de trésorerie, “qui ne modifie pas substantiellement la situation de l’entreprise”. Cette précision suivait un article du Wall Street Journal qui accusait l’entreprise d’avoir “gonflé artificiellement sa trésorerie de 100 millions d’euros”. Un imbroglio qui semble prouver, si besoin était, que Bull a, pour diverses raisons, un fort besoin d’argent.
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