Comment sera accueillie la PME qui viendra, début octobre 2001, frapper à la porte d’une SSII pour l’aider à rendre compatibles euro ses applications développées en interne ? Un besoin si pressé de maintenance applicative sera, sans doute, accueilli avec tiédeur. Les prestataires se méfient de l’empilement de programmes spécifiques qu’il faudra convertir à la nouvelle monnaie en moins de trois mois.Le monde des services informatiques n’a pas défini d’offre particulière pour répondre à cette demande. Celle-ci sera résolue au cas par cas, puisque ces environnements seront, par définition, spécifiques.Les ténors du marché ?” Cap Gemini Ernst & Young, Logica, IBM Global Services ?”, des spécialistes des PME comme Anelia, ou encore les intermédiaires de projets offshore tels Azentis ou Rominfo sont prêts, malgré quelques précautions d’usage, à rentabiliser l’expérience acquise au cours de ces trois dernières années passées à assister leurs grands clients sur ce chantier exceptionnel.La plupart le considèrent ?” s’il ne reste que la partie technique à résoudre ?” tout à fait réalisable en moins de cent jours. La conversion des montants n’est pas d’une très grande complexité technique. Et, pour parer au plus urgent, le projet peut se résumer à une simple bascule du franc à l’euro dans les bases de données, sans toucher à la structure des programmes.
L’offshore : une option en cas de pénurie de ressources
“Les chefs de projet et les développeurs n’ont pas besoin d’une formation approfondie pour participer à ces missions “, note Olivier Coffre, consultant manager chez Logica. Les SSII interviendront comme forces d’appoint par rapport aux équipes internes. Leur principale valeur ajoutée consistera à faire bénéficier leurs clients de ” moulinettes ” de conversion conçues au cours de projets précédents, car une partie du travail peut être industrialisée.Le projet euro ouvre donc aussi la possibilité de recourir à des services de délocalisation dans d’autres pays ou sur des sites du type ” usine à migrer “, installés en France. Ces dernières solutions pouvant figurer parmi les ultimes recours en cas de réelle pénurie de ressources.“L’industrialisation du processus est facilement réalisable, et la mobilisation des personnels rapide. Cependant, en raison des délais raccourcis, ce projet n’est pas délocalisable à 100 %. Il nécessite de constituer une équipe projet solide en France “, indique Matthieu Neukirch, PDG d’Azentis Technology, prestataire offshore.L’usine à migrer d’IBM a, quant à elle, accueilli des projets dont les volumes nécessitaient de cinquante à cent jours d’intervention pour des environnements AS/400. Naturellement, en amont, les SSII ne manqueront pas de proposer des prestations d’audit et de diagnostic euro, s’étalant de deux jours à un mois.
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