Réalisable en moins de trois mois, cette solution nécessite avant tout de mobiliser les équipes internes, et de réserver installateurs et SSII.
Un logiciel spécifique dont la maintenance est compromise, un ancien progiciel abandonné par son éditeur, une application qui n’est plus adaptée à la taille de l’entreprise… Autant de situations qui peuvent inciter à basculer vers l’euro avec un nouveau progiciel. “Cela suppose d’avoir réalisé les études en amont ?” notamment sur le choix des outils ?” afin de ne pas remettre en cause les investissements six mois plus tard “, conseille Claire Chaumet, responsable de l’offre euro pour le secteur industriel chez Cap Gemini Ernst & Young.Pour les PME employant moins de cinquante salariés, pas de panique. Des solutions comme celles d’Apisoft, de Ciel, de CCMX ou d’EBP nécessitent très peu de temps de mise en place. En intégrant les délais de formation et de reprise des données, un mois suffit. Concernant les PME de cinquante à cinq cents salariés, l’installation est déjà beaucoup plus lourde. Qu’il s’agisse de Geac, de Générix, de Sage ou de SSA, il faut compter moins de trois mois si les développements annexes sont réduits à l’essentiel, voire inexistants. C’est également le cas pour les solutions qui s’adressent aux PME de plus de deux cents salariés. Celles-ci impliquent de se plier sans résistance au profil de gestion proposé dans la version standard des produits. C’est vrai surtout avec Fastforward, de la Business Suite d’Oracle. En revanche, J.D. Edwards considère que seule la comptabilité peut être installée en si peu de temps.
Prévoir de nouveaux paramétrages en 2002
Quoi qu’il en soit, pour disposer d’une version adaptée à ses processus de gestion, une entreprise devra opérer de nouveaux développements et paramétrages en 2002. Quel que soit le progiciel choisi, son installation oblige l’entreprise à consentir quelques sacrifices en matière de reprise de l’historique. Sauf avec Sage, qui affirme disposer d’un ” convertisseur universel ” capable de paramétrer cette reprise. Reste que cette opération est la partie la plus sensible de la bascule vers l’euro. C’est pourquoi la plupart des entreprises ne reprendront que les encours.Mais avant tout, la mise en place d’un progiciel nécessite de mobiliser des équipes. En interne tout d’abord, les utilisateurs devront être formés et saisiront manuellement un certain nombre de données. Ensuite, l’expert-comptable de la société sera sollicité. Il est donc urgent de réserver des créneaux sur son agenda déjà bien chargé. Enfin et surtout, le goulet d’étranglement sera très sensible au niveau des revendeurs des applications et SSII, vers qui se retourneront tant les utilisateurs que les éditeurs.“Les PME ne semblent pas avoir pris conscience de l’urgence, confirme Albert Cohen, secrétaire général du GPNI (Groupement professionnel national de l’informatique), qui regroupe deux cent cinquante petites et moyennes SSII. Les SSII donneront la priorité à leurs clients, et elles risquent de participer à une flambée des prix.” Un progiciel en moins de trois mois, c’est donc possible… à condition de réserver très vite quelqu’un pour l’installer.