La mode, c’est l’un des arguments qu’avancent les chefs de projet quand on leur demande pourquoi ils sont passés à la technologie orientée objet. “Pour constituer mon équipe de développeurs, je me suis servi de notre volonté de passer à l’objet comme appât. Les plus jeunes ne jurent que par cette technologie de pointe, liée à internet. Les plus expérimentés ont hâte d’y être formés. C’est un atout de taille sur un CV,“ déclare l’un d’eux. Pourtant, rappelle Samy Karsenty, PDG de NSK et spécialiste du transfert de compétences en technologie orientée objet, “la méthodologie ne va pas de soi. Et le phénomène est tout neuf : cela ne fait que trois ans qu’il a réellement émergé.”
Les développeurs experts des grands systèmes s’imaginent qu’ils ont déjà fourni un gros effort en s’adaptant au client-serveur. Or, avec l’objet, la remise en question est encore plus profonde : l’informatique n’y impose plus son diktat. Il s’agit, au contraire, de l’obliger à se conformer à l’objet. Cette technologie permet de développer des applications réutilisables, solides et autosécurisées. Mais l’informaticien doit, pour cela, utiliser son sens commun et passer du côté de l’utilisateur. Il lui faut aussi faire le deuil de son statut de professionnel aguerri et rentrer dans celui de débutant. Connaître le C++ ou Java ne suffit pas pour devenir un développeur orienté objet. À l’heure actuelle, ce sont les plus jeunes éléments qui maîtrisent le mieux cette technologie, parce qu’ils n’en connaissent pratiquement pas d’autre. Il est plus facile de modeler un esprit vierge que de lui faire acquérir une nouvelle façon de penser. Et il n’est pas toujours aisé pour un professionnel qui a dix ou quinze ans de métier, d’accepter qu’un junior, du haut de ses deux ans d’expérience, vous explique la meilleure façon d’aborder un problème.
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