Election présidentielle : le générique officiel se fait attendre, mais le décor est posé. Lionel Jospin et Jacques Chirac ont déjà dressé les limites de leur joute. Les deux bretteurs ne s’affronteront pas sur le terrain international ou européen, objet d’un large consensus comme le prouve la récente nomination de Valéry Giscard d’Estaing.En revanche, la sécurité quotidienne des Français sera au centre des empoignades. Des escarmouches devraient également se produire sur la politique économique : réforme de l’État, fiscalité, réglementation sociale, mais aussi productivité et investissement technologique. Pour la première fois, le débat présidentiel pourrait s’entrouvrir aux enjeux de l’économie numérique. Il y a quelques jours, Lionel Jospin rencontrait les patrons de l’Electronic Business Group, association qui réunit plusieurs centaines d’entreprises. Une semaine auparavant, Jacques Chirac conviait à l’Élysée les dirigeants de Croissance Plus, lobby des start-up.Aujourd’hui, le Premier ministre choisit les colonnes du Nouvel Hebdo pour donner sa vision du net. Il défend la nécessité d’une démocratisation de l’accès au réseau. Il valorise les avancées de l’administration électronique et les mesures prises pour venir en aide aux start-up. À l’inverse, le retrait du calendrier parlementaire de la LSI (loi sur la société de l’information) n’est pas évoqué et le “ probable candidat” ne livre pas le détail de son programme. Mais la volonté du Premier ministre et du Président de la République d’occuper le terrain du web a valeur d’engagement. Comme si les deux têtes de l’exécutif avaient clairement conscience que la modernisation de la France passe par une large réflexion sur la société de l’information. Dans les futurs face-à-face télévisuels, l’inévitable question piège sur le prix du ticket de métro pourrait être remplacée par le coût d’un PC ou celui d’un abonnement au net.
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