Les lecteurs et les cartouches basés sur les technologies Super DLT (Super Digital Linear Tape, de Quantum) et LTO (Linear Tape-Open, du consortium éponyme) ne font pas l’unanimité dans les entreprises. Pourtant, les performances de ces unités dépassent, en théorie, les 40 Go de capacité des cartouches et les 6 Mo/s de taux de transfert des lecteurs de la technologie DLT qui inondent le marché. La technologie Super DLT, par exemple, propose des cartouches de capacité de 110 Mo, en natif (non compressé) et des lecteurs dont le taux de transfert atteint 11 Mo/s. Les produits LTO, fabriqués pour le moment par IBM, HP et Seagate, affichent une capacité native de 100 Go pour les cartouches et un taux de transfert de 15 Mo/s pour les lecteurs.Pour l’heure, la fiabilité des produits LTO s’avère différente selon le fabricant. “Les trois lecteurs LTO de Seagate, que Storagetek nous a installés au mois de juin dernier en remplacement de trois lecteurs DLT 7000, ne nous ont pas donné satisfaction, explique Michel Bordes, responsable systèmes et réseaux à la Socomec, un fabricant de matériels électriques. En trois mois, nous avons ainsi constaté six pannes. Par ailleurs, le taux de transfert n’est que de 7 Mo/s au lieu des 15 Mo/s attendus.”
Des lecteurs incompatibles avec les anciennes cartouches
Chez Arès Sud-Ouest ?” SSII et, pour l’occasion, centre de sauvegarde ?”, le constat est différent. “Nous atteignons un taux de transfert de 15 Mo/s avec les lecteurs LTO de HP que nous utilisons à la place de nos anciens DLT 4000 et 8000, déclare Nicolas Leroy-Floriot, directeur d’Arès Sud-Ouest. Il nous fallait des périphériques de sauvegarde disposant de taux de transfert élevés pour réduire notre fenêtre de sauvegarde. Ainsi, notre système d’information est disponible pour effectuer les travaux batch que nous lançons la nuit. En réel, LTO assure un débit de 54 Go/heure au lieu des 30 Go/heure que nous avions avec les DLT 8000.” Cette SSII a démarré une nouvelle stratégie de sauvegarde en choisissant LTO. En effet, les lecteurs de cette technologie ne sont pas compatibles avec les anciennes cartouches DLT. “Nous avons choisi la technologie LTO en prévision de la croissance des sauvegardes de nos clients, poursuit Nicolas Leroy-Floriot. Le programme Super DLT ne prévoit aucune évolutivité, alors que celui de LTO, qui en est à sa première génération, est établi jusqu’en 2006 au moins.”Les techniciens de la BBC (British Broadcasting Corporation), en Angleterre, utilisateurs des produits LTO de HP, sont plus nuancés. “LTO est adapté au transfert de gros fichiers de données en blocs continus. Mais des difficultés apparaissent avec les fichiers de taille inférieure à 1 Mo, comme les fichiers internet temporaires”, explique David Close, manager à la BBC. Mais, au-delà des considérations techniques, la compatibilité des produits peut guider le choix. “Nous installerons des unités Super DLT en début 2002, explique Claude Scarpelli, directeur informatique du Genoscope. Nous voulons relire aisément nos bandes DLT.”Cette société produit de grandes quantités de données de séquences concernant le génome de diverses origines (microbes, plantes, animaux, humains). Ces données sont le résultat d’un processus de traitement qui se poursuit par de multiples étapes de contrôle. “Les données initiales sont, par nature, éphémères, poursuit Claude Scarpelli. Il est essentiel de pouvoir garantir qu’elles pourront toujours être retrouvées.”
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