Passer au contenu

SAP s’engage dans les services Web et Java, sans renier .Net

Le géant du progiciel annonce son ralliement aux technologies des services Web. Java prendra une place centrale dans MySap.com, mais les développements autour de .Net seront menés de front.

Amorcer un tournant Java, sans rompre avec .Net, et surtout s’orienter vers les services Web, tel est en substance le contenu des dernières annonces effectuées par SAP lors de sa conférence développeurs annuelle Sap TechEd. Des décisions qui prolongent le grand tournant Web inauguré avec le lancement de MySap.com en 1999.Ainsi, contrairement à ce qu’avait affirmé The Financial Times la semaine dernière, SAP ne joue pas Java contre .Net. Cela étant, J2EE (Java 2 Enterprise Edition) va prendre une place toute nouvelle dans les produits SAP, en remplaçant à terme Abap, le langage de développement propriétaire en environnement client-serveur de l’éditeur.Dans le même temps, les environnements J2EE et .Net seront traités à égalité dans les différentes offres de portails, collaboratifs ou d’intégration, de SAP.

Java privilégié pour sa portabilité

” Java ne concerne que la création des services Web, et le choix de ce langage n’est pas politique mais purement dicté par des considérations techniques internes. En effet, jusqu’ici, SAP exploitait Abap. Mais, aujourd’hui, Java constitue un environnement portable dont le niveau de service devient équivalent à celui d’Abap. Cette portabilité nous pousse à adopter Java “, commente Jean-Michel Franco, directeur marketing produits de SAP France.Il rappelle d’ailleurs que CRM 3.0, la dernière version du module de gestion de la relation client de SAP, est déjà développé en Java, et précise aussi que la prochaine version de R/3, livrable mi-2002, sera redéveloppée en Java.Autre conséquence de ce tournant Java : SAP fournira désormais gratuitement à ses clients un serveur d’applications J2EE, en fait celui d’ In-Q-My, une société rachetée l’an dernier. “Nous ne commercialiserons pas ce serveur d’applications séparément. Mais il sera intégré comme un environnement d’exécution dans notre offre, puisque certains clients n’en possèdent pas encore. Cependant, chacun restera libre d’utiliser le serveur d’applications de son choix, WebSphere, WebLogic ou autre, nous n’imposons rien. C’est exactement ce que nous faisions déjà avec SAP DB, une base de données OpenSource sous Linux intégrée à notre offre”, ajoute Jean-Michel Franco.

Les fonctions d’intégration B-to-B et de collaboration sont dévolues aux portails

L’autre partie des annonces SAP concerne les portails. En effet, l’éditeur a choisi cette technologie pour assurer des fonctions d’intégration et de travail collaboratif. A cette fin, SAP est en train de développer un Enterprise Collaboration Portal et un Enterprise Unification Portal.” Chacun de ces produits fait l’objet d’un double développement, Java et .Net, puisque nous souhaitons être présents sous ces deux environnements. Notre approche est pragmatique, nous éditons des progiciels, ce n’est pas notre rôle de définir les infrastructures. Le plus important, c’est d’exploiter les technologies standardisées des services Web : Soap [Simple Object Access Protocol, NDLR], UDDI [Universal Declaration Discovery and Integration, NDLR] et WSDL [Web Services Description Language, NDLR]. “Comment qualifier au final la position de SAP ? Est-elle pragmatique, comme le prétend l’éditeur, ou vise-t-elle à ménager la chèvre .Net et le chou Java ?On retiendra surtout que le véritable choix de SAP s’est fait en faveur d’une technologie qui dépasse ces clivages : les services Web et leur cortège de standards ; et que, sur ceux-là, Sun, IBM, Novell, Microsoft et bien d’autres sont daccord.Enfin, on notera tout de même que Java devient dans les faits le langage de référence maison, ce qui paraît plutôt flatteur pour le langage de Sun.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Renaud Bonnet