La polémique sur les dangers potentiels des téléphones mobiles continue de faire rage aux Etats-Unis. Un dossier de 58 pages affirmant qu’opérateurs et fabricants connaissent et dissimulent l’effet des radiations électromagnétiques vient d’être remis à un tribunal de Baltimore (Maryland). Deux procédures, dans lesquelles sont cités les noms d’une vingtaine d’entreprises parmi lesquelles Motorola, Nokia, Verizon Communications et Sprint PCS, ont été ouvertes vendredi, l’une à Baltimore, l’autre à New York. Une troisième devrait s’ouvrir la semaine prochaine à Philadelphie.La plupart des sociétés mises en cause se sont refusé à tout commentaire, expliquant que leurs services juridiques n’avaient pas pris connaissance des dossiers. Nancy Strak, représentante de Verizon, a toutefois fait remarquer que les normes sanitaires concernant la téléphonie mobile étaient fixées par la Federal Communications Commission (FCC) et par la Food and Drug Administration (FDA). “La FDA a estimé que les données scientifiques disponibles n’indiquent aucune incidence sur la santé”, a-t-elle déclaré.Les plaignants assurent que les appareils émettent des doses de microradiations susceptibles d’affecter l’ADN, de modifier le fonctionnement cellulaire et certaines fonctions cérébrales. Outre des mesures punitives, ils réclament des appareils capables d’atténuer l’exposition à ces radiations.Une bonne douzaine de plaintes du même type ont été déposées aux Etats-Unis, en Chine et ailleurs depuis les années 90. La plupart ont été jugées infondées et aucune n’a donné lieu à un procès en bonne et due forme.
Des cigarettes aux téléphone
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Cette dernière offensive juridique est soutenue par Peter Angelos, un avocat fortuné qui doit sa notoriété aux succès obtenus face aux cigarettiers américains. En janvier dernier, Angelos s’est associé à la plainte d’un neurologiste de Baltimore affirmant que l’usage du téléphone portable a provoqué chez lui l’apparition d’une tumeur cérébrale.Les études publiées récemment par le New England Journal of Medicine et par l’American Medical Association ne relèvent aucune preuve de l’effet des téléphones portables sur le développement de tumeurs. Angelos affirme quant à lui que l’incidence des micro-ondes sur la santé est connue depuis les années 60. “A cette époque, dans la communauté scientifique et médicale, il était connu qu’une antenne est le meilleur vecteur de pénétration des fréquences radio dans les tissus humains et que le lobe temporal du cerveau est la zone la plus sensible du corps”, explique-t-il dans le document remis au tribunal de Baltimore.Peter Angelos ajoute que l’industrie de la téléphonie mobile s’est efforcée de “supprimer, de discréditer et/ou de minimiser ce domaine scientifique émergent (…) afin d’assurer la fabrication et la commercialisation à grande échelle de téléphones portables en se libérant de la contrainte que représenteraient des normes nécessaires et raisonnables”.
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