Depuis qu’il a été promu futur standard de la communication sur Internet, XML se décline en autant de moutures que d’industries. Les groupes de travail et autres organismes de normalisation se multiplient. Avec un succès inégal.Pour décoller, RosettaNet, le consortium des normes XML pour les échanges dans l’industrie électronique, essaie d’obtenir le soutien des autorités publiques. Il vient de faire mouche en Asie, où travaillent la plupart des sous-traitants des entreprises européennes et américaines.Singapour a créé un ” e-learning center for RosettaNet ” pour former son industrie. Taiwan finance directement les entreprises désireuses d’y participer. Le plus actif est la Malaisie : les sous-traitants utilisant RosettaNet bénéficient d’aides spécifiques et les multinationales ont droit à des exemptions d’impôts. Elles peuvent disposer d’ingénieurs, payés par le gouvernement, pour travailler sur RosettaNet.En France, le démarrage est plus lent. Les grands groupes y sont le plus actifs, en particulier STMicroelectronics. Quant aux PME, elles ne bénéficient pas du même accompagnement que leurs homologues asiatiques. “Aucune initiative publique n’est prévue, soupire Thierry Ceillier, vice-président EMEA de RosettaNet. Au mieux, Edifrance pourrait lancer un centre de support, mais uniquement si la demande est là.”Comme il le reconnaît cependant, encore peu d’entreprises françaises le contactent. “Je ne les vois pas rejoindre RosettaNet avant au moins un an, le ticket d’entrée de 50 000 dollars reste trop élevé.”Mais, pour favoriser l’entrée des PME, ne vaudrait-il pas mieux que les éditeurs de progiciels horizontaux ou métier se décident à mettre en ?”uvre ces normes d’échange XML dans leurs produits ? En augmentant le nombre d’acteurs utilisant RosettaNet, les initiatives asiatiques pourraient toutefois donner un sérieux coup de pouce à ce standard. Comme aucune action publique française ne devrait soutenir le consortium, les entreprises hexagonales devront reporter leurs demandes vers l’Union européenne.RosettaNet discute avec Bruxelles, en effet, pour inclure l’implémentation de son XML au sein de projets de recherche communautaires. Un compromis entre les financements asiatiques et le laisser-faire américain.
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