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Sandrine Murcia : ‘ Google Earth a été téléchargé 100 millions de fois ‘

Messagerie, cartographie, système de paiement… Depuis un an, le moteur de recherche multiplie les projets. Certains arrivent en français. Retour sur une actualité riche avec Sandrine Murcia, directrice marketing de Google
France.

01net : Avec votre dernier service de paiement en ligne Checkout, pensez-vous concurrencer Paypal ?


Sandrine Murcia :
Google Checkout n’est pas un moyen de paiement qui concurrence Paypal. Ce service est très lié à Adwords [les liens sponsorisés qui apparaissent à droite des résultats de
recherche, NDLR].
Lorsqu’un internaute recherche un produit, il peut cliquer directement sur une icône représentant un chariot dans nos liens sponsorisés.


Il arrive alors sur un espace sécurisé lui permettant de faire un achat chez le marchand. C’est un avantage pour l’annonceur, pour lequel Adwords lie la génération de trafic et l’aspect transactionnel. Le service n’a été lancé qu’aux
Etats-Unis pour le moment. Nous voulons voir comment cela se passe sur ce marché test avant de le déployer.Beaucoup vous reprochent de faire feu de tout bois et de ne lancer que des bêtas dont les versions définitives se font attendre. Que leur répondez-vous ?


Une bêta, c’est une version conforme et qui fonctionne. Pour moi, l’intérêt de cette démarche, c’est de mettre des produits sur le marché. De leur faire rencontrer les utilisateurs, qui eux les font évoluer. Les gens se les approprient.


Attention, nos services sont déjà bien construits. Ils ont été préalablement testés en interne. Nous préférons rendre disponibles des produits utilisables, même si des améliorations peuvent être apportées, plutôt que d’attendre qu’ils
soient prêts à 100 %. Et du coup, de ne rien lancer du tout.Avec Google Tableur et votre pack sécurité, Google se lance-t-il désormais dans le logiciel ?


Nous développons des logiciels depuis toujours. Derrière tout service Internet, il y a du hardware [du matériel, NDLR]. Nous souhaitons que les utilisateurs se servent rapidement de nos produits et oublient le côté
technique.
Google Tableur est une application en ligne grand public.


En interne, nous avons utilisé cette application avec l’équipe de Google Espagne pour créer un fichier de pronostics sur le résultat de la rencontre de football de Coupe du monde France-Espagne, par exemple. Il n’est pas besoin d’être un
professionnel pour utiliser les feuilles de calcul.Google s’investit aussi dans la téléphonie mobile. Pourquoi ?


Une personne n’est pas toujours devant son ordinateur. L’idée est de permettre à nos utilisateurs d’accéder à des informations, quel que soit l’endroit où ils se trouvent. Et de le faire dans un environnement adapté au mobile, et pas
uniquement en réduisant notre page d’accueil, par exemple [à la taille de l’écran du mobile, NDLR].


Le moteur de recherche est accessible depuis notre page d’accueil quel que soit l’opérateur. Toujours depuis cette entrée, l’utilisateur peut accéder à son compte Gmail. L’internaute a également accès à notre chaîne Actualités. Pour sa
part, Google Maps [service de cartographie, NDLR] a été lancé conjointement en français fin avril dans sa version Web et mobile.A quand une version française de votre messagerie instantanée Google Talk ?


Google Talk a été lancé il y a un an. Une version française est intégrée à l’interface Gmail afin que les utilisateurs puissent converser avec leurs contacts où qu’ils soient, sans avoir à télécharger de nouveau un logiciel de messagerie
instantanée. Le service s’appelle GmailChat. Il n’est pas encore disponible sur mobile.Quelles sont les finalités de Google Earth et de Google Mars, qui peuvent apparaître comme des gadgets ?


Il n’y a pas de mal à être utile et ludique. Depuis sa création,
Google Earth totalise plus de 100 millions de téléchargements dans le monde. Il existe, derrière ce service disponible en version française depuis un mois, de vraies
applications sérieuses. Dans la dernière version, Google Earth est interfacé avec la base de données annuaire de Google Maps. Ainsi un particulier peut voir où se situe un hôtel dans une ville qu’il ne connaît pas.


Avec Google Earth Entreprise [commercialisé 400 dollars environ, NDLR], une agence immobilière, par exemple, peut localiser sur une carte 3D tous les biens dont elle dispose à la vente ou à la location.
Elle met ensuite ce document en ligne sur son site Web pour qu’il soit accessible par ses clients potentiels.Vous avez signé des partenariats pour des événements majeurs en France, comme la Fête de la musique et le Tour de France. Allez vous poursuivre dans cette voie ?


Ces évenements étaient une belle opportunité de faire connaître nos services. Sur le site du Tour de France, avec Google Earth, les passionnés peuvent faire la course comme s’ils étaient des cyclistes professionnels. Ils voient l’étape
défiler.


Pour la Fête de la musique, Google Maps permettait de localiser plus de 4 000 concerts. De celui qui se déroulait dans une école de quartier au concert de la place de la République à Paris. Nous n’avons pas vocation à
développer des Maps pour tous. Les entreprises et les particuliers doivent prendre le relais.D’accord, mais les services mentionnés ont été conçus en interne par vos équipes. Est-ce à la portée de tous de développer ses propres applications ?


Sur Google Maps, il faut connaître un peu le code, mais cela reste relativement facile de rajouter ses propres informations
au travers d’une API.
[Application programming interface, NDLR]. Quant à Google Earth, un internaute peut l’utiliser pour localiser sa maison sur un plan, quand il
reçoit chez lui . Il peut rajouter facilement une bulle dans laquelle il indique le code d’entrée et l’étage, par exemple.


Le fichier en .kmz [le format Google Earth, NDLR] peut être ensuite facilement expédié par e-mail grâce à une fonction de Google Earth. Les services sont d’abord lancés aux Etats-Unis puis ailleurs dans le monde.Quelle est la marge de man?”uvre pour la filiale française en matière de nouveaux services ?


Les équipes de développement sont historiquement installées aux Etats-Unis. C’est pourquoi les services sont lancés en langue anglaise sur ce marché test. Les choses vont changer. Google va créer un centre de recherche et développement en
France, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays, en Suisse ou en Israël.


Dans un futur plus ou moins proche, des produits seront lancés par l’Europe. La France et son parc d’utilisateurs feront alors figure de marché test plus pertinent que les Etats-Unis.

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Hélène Puel