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SAN : Compaq joue la carte FCIP sur les liaisons intercontinentales

Compaq annonce la première infrastructure SAN intercontinentale (Australie, Pays-Bas, Etats-Unis), établie sur lien Fiber Channel sur IP (FCIP), en partenariat avec l’équimentier CNT pour la traduction des données.

Compaq mise sur FCIP pour permettre le partage et l’administration de systèmes de stockage départementaux. Argument avancé pour barrer la route à son rival iSCSI ? La supériorité des connexions directes entres serveurs et les économies réalisées sur la répétition du signal.Certes, les systèmes SAN dotés d’interfaces réseau Fast Ethernet (100 Mbit/s) ou Gigabit Ethernet (1 Gbit/s) sur liens Fiber Channel (FC) sont avantageux. Ces architectures permettent en effet de relier entre eux des systèmes de stockage distants de plusieurs kilomètres.Problème. Sitôt que l’on dépasse la cinquantaine de kilomètres, les liens FC, établis sur de la fibre optique, nécessitent l’installation de répéteurs, destinés à prévenir une altération du signal. Lorsque l’on exploite du câble coaxial ou physiquement constitué de paires de cuivre, la distance entres deux répéteurs descend entre 1 et 10 kilomètres. Autre inconvénient pour les entreprises, le manque de compatibilité entre les différentes implémentations opérées par les fabricants dans les systèmes SAN.Bref, le protocole n’est pas adapté aux liens longue distance entre réseaux départementaux. Sauf à utiliser de coûteux matériels d’amplification du signal.iSCSI prétend résoudre ce problème en mariant le protocole TCP/IP côté transport et SCSI pour la commande à distance de périphériques chaînés. Mis au point par IBM, iSCSI permet le déploiement de systèmes SAN, ou de sous-ensembles de stockage NAS, reliés sur de longues distances. Côté avantages, le protocle iSCSI évite d’investir dans de coûteuses infrastructures Fiber Channel.

Compaq mise sur FCIP pour le SAN intercontinental

Pourtant, iSCSi n’est pas la panacée. Exploitée entres autres par Compaq sur ses systèmes SAN, FCIP permet également de partager et d’administrer des volumes distants à travers le protocole IP.Avec des arguments de poids par rapport à iSCSI.FCIP exploite Internet Protocol comme couche réseau n?’3, servant de base au transport des paquets.Cependant, il n’invoque pas les sessions TCP pour transporter les données d’un système de stockage à un autre, et ne fait pas non plus appel à des couches logicielles embarquées dans les baies de stockage pour reconvertir ces données. A l’image du VPN-IP, la traduction des données FC sur IP est physiquement effectuée en dehors du serveur, par des routeurs spécialisés.Ainsi, FCIP maintient une continuité de service de système à système. Ces routeurs créent en effet un tunnel Fiber Channel sur couche IP, en liaison directe entre les contrôleurs des cartes réseaux.Cela a pour effet de simuler l’existence d’un lien bidirectionnel entre machines. Du coup, une baie de stockage sur lien FCIP reste toujours visible, pour un serveur qui attend ces données, même en cas d’interruption d’une transmission Gigabit Ethernet.Par ailleurs, FCIP économise répéteurs et multiplexeurs pour transmettre un signal sur de longues ditances, par rapport à une liaison FC classique.

FCIP se pose en rival de iSCSI

Aujourd’hui, le protocole FCIP est déjà présent dans les équipements de CNT, Gadzoox, Cisco (rachat de Nuspeed), Vixel ou Lucent. Pourtant, les fabricants à le proposer pour leurs solutions de stockage sont encore peu nombreux. IBM, EMC ou Hitachi préférant en effet le iSCSI ou le FC classique.Seule certitude, Compaq compte se servir de FCIP pour barrer la route aux acteurs du SAN longue distance. L’offre de stockage virtualisé ENSA-2 (Enterprise Network Storage Architecture 2) devrait être la première à être établie sur ce type de liens.Dans le temps de cette annonce, les acteurs du projet SAN Promontory (Adaptec, Dell, Hitachi Data Systems, IBM, Intel, QLogic et Qwest Communications) se sont empressés de démontrer que le protocole d’IBM était également mûr pour l’administration très longue distance.Une expérimentation réussie, vient d’être réalisée entre les deux côtes des Etats-Unis, à des débits pratiques de 2,5 Gbit/s, sur un lien iSCSI de 10 Gbit/s.

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Francisco Villacampa