Début 2018, Samsung est devenu le numéro 1 mondial des semi-conducteurs devant Intel… et le coréen entend bien le rester avec un plan d’investissement ahurissant. Le conglomérat a en effet annoncé un plan de pas moins de 133.000 milliards de won ce qui fait à peu près 104 milliards d’euros uniquement pour sa division électronique.
Numéro un mondial de la mémoire, Samsung voit les prix des modules baisser de manière continue ce qui fait décroître ses résultats et ses marges. Les cent milliards d’euros, dédiés à 100% à sa division électronique, vont être investis uniquement en R&D ainsi qu’en infrastructure et ce dans un but : faire évoluer le modèle économique. Samsung entend en effet développer la production de semi-conducteurs ainsi que la vente de microprocesseurs, très rémunératrice, s’attaquant ainsi aux cadors que sont Intel, Qualcomm et TSMC.
On savait déjà que Samsung nourrissait des ambitions de plus en plus grande autour de sa gamme de puces ARM Exynos – que l’on retrouve dans les Galaxy S vendus en Europe – et le plan d’investissement pourrait permettre à Samsung de réussir… au détriment de Qualcomm. Quant à la production de puces, Samsung, qui fabrique déjà pour AMD et serait pressenti pour produire les futures puces graphiques Xe d’Intel en 2020, veut sans doute continuer de tailler des croupières à TSMC, les deux mastodontes de la lithogravure étant les seuls au monde à produire en masse des puces 7 nm. Et les seuls à préparer sérieusement le 5 nm.
Avec une telle manne, il semble inexorable que Samsung atteigne son objectif de « devenir le leader non seulement de la mémoire mais aussi des processeurs logiques en 2030 ». A moins qu’un géant Chinois n’émerge – possible mais difficile – ou qu’Intel ne passe en mode super guerrier – mais où trouver tout cet argent ? Le pari n’est cependant pas gagné par avance : dans la fab mais surtout dans le milieu des processeurs, une erreur de stratégie ou d’architecture peut coûter très, très cher.
Sources : Samsung Newsroom via Bloomberg
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