Vous avez peut-être entendu parler de cette curieuse promotion signée Samsung. Pour un téléphone acheté, dans une gamme de dix appareils (1), le fabricant sud-coréen vous offre un billet d’avion aller-retour entre Paris et
New York. Les consommateurs de nature soupçonneuse chercheront l’embrouille. Mais Samsung a plutôt bien construit son offre.Depuis le 1er octobre et jusqu’au 31, toute personne achetant un des modèles sélectionnés se verra offrir un billet d’avion en classe économique vers New York, sans escale et sur une compagnie régulière. A
condition de passer au moins un samedi sur place et de s’acquitter des taxes d’aéroport.La promotion concerne aussi bien l’achat d’un téléphone nu auprès d’un grand distributeur que la souscription d’un abonnement auprès d’un opérateur de téléphonie. Ainsi, même un étudiant, souscrivant auprès d’Orange un abonnement
préférentiel ‘ double forfait ‘ (36 euros mensuels pour 24 mois d’engagement, par exemple) se verra offrir ce voyage. Alors que le téléphone U600 de Samsung ne lui est facturé par l’opérateur que 1 euro.Sur le plan pratique, le client doit retourner ses preuves d’achat sous cinq jours. Lui est alors envoyé sous quatre semaines un bon de réservation, sur lequel il indique trois dates de départ (minimum un mois après l’envoi) et
trois dates de retour (maximum 31 juillet 2008). Le centre de gestion l’avertira ensuite 15 jours avant la date de son départ.Attention toutefois, Samsung ne s’engage pas fermement à trouver des billets d’avion correspondants aux choix du consommateur. ‘ Le client n’est pas assuré à 100 % de pouvoir partir à ces dates,
convient Luce Obeniche, responsable de l’offre au marketing de Samsung. Au vu du nombre de vols quotidiens, le cas devrait être assez rare. Le client se verra alors proposer d’autres dates. ‘
Le fabricant assure ne pas vendre à perte
Certains s’interrogeront sur la légalité d’une telle promotion : offrir un voyage dont le prix facial auprès des compagnies aériennes est de 200 euros environ (hors taxes d’aéroport) pour l’achat d’un téléphone qui, selon les
offres, n’est vendu qu’à un prix symbolique.‘ Dès lors que le consommateur paye une partie de la prestation, comme les taxes d’aéroport qui restent à sa charge, le billet d’avion que nous offrons échappe au principe d’interdiction de vente avec prime
gratuite. Il s’agit d’une vente avec prime autopayante qui bénéficie d’un régime dérogatoire dans le Code de la consommation ‘, précise Luce Obeniche.La vente avec prime gratuite est interdite sur le territoire français. Excepté pour les ‘ services et menus objets ‘ indique le Code de la consommation. Dans ce cas, pour un objet acheté
dont le coût est supérieur à 80 euros, le montant de la prime ne peut dépasser 1 % du prix net plus cinq euros.Samsung assure avoir pris soin également ne pas effectuer de vente à perte, ce qui est également illégal. ‘ Nous avons fait appel à une société qui a construit directement son offre auprès des compagnies aériennes
en négociant des prix plus qu’attractifs ‘, assure Luce Obeniche.Toutefois l’UFC-Que-Choisir met en garde le consommateur. ‘ Il est fort dommage que Samsung n’indique pas dans sa publicité le montant, ou une fourchette approximative, des taxes d’aéroport (2). Cette pratique
n’est pas très honnête vis-à-vis du consommateur, qui n’a sans doute aucune connaissance de la somme qu’il va devoir payer. D’une manière générale, il convient de toujours faire attention à la participation financière que l’on peut vous demander de
débourser pour bénéficier d’une telle promotion ‘, rappelle Marie de Prandieres, juriste au sein de l’association. Dans le cas présent, les taxes d’aéroport pour New York avoisinent les 200 euros, une somme non
négligeable.
(1) Les modèles concernés sont les suivants : E840, E950, F210, G600, L760, P260, S730i, U600, U700 et Z630.
(2) Précision du 9 octobre 2007 : Samsung nous demande d’indiquer que le bon de réservation qui se trouve au dos du document à remplir fait bien mention des taxes d’aéroport à la charge de l’acheteur (en l’occurrence 188
euros) et de la possibilité de négocier un prix pour une seconde personne.
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