Samsung a procédé hier, à Londres, au lancement officiel de son nouveau système d’exploitation, Bada, bien qu’aucun échantillon fonctionnel d’un mobile équipé de la sorte n’ait été exhibé. Les premiers appareils sont attendus dans le courant du premier semestre 2010, a répété le groupe sud-coréen qui, pour rallier à lui les développeurs d’applications, va mettre la main au porte-monnaie. Une dotation de 2,7 millions de dollars viendra récompenser les meilleures applications écrites pour Bada, dont 300 000 dollars pour le lauréat. De quoi stimuler le développement d’un écosystème sans lequel une énième plate-forme n’a probablement aucune chance de survie.
Le jeu comme tête de pont
Au plan technique, un SDK, autrement dit les outils et la documentation nécessaires aux développeurs, a été rendu disponible au téléchargement sur http://developer.bada.com. Des conférences techniques en Europe, aux Etats-Unis et en Corée du Sud viendront en soutien. A défaut de montrer des produits, et en guise de démonstration de force, Samsung avait fait venir à Londres les dirigeants d’EA Mobile et de Gameloft, chacun ayant préparé un bref discours de soutien au géant asiatique. Les deux éditeurs figurent en tête des ventes de jeux sur iPhone, si l’on en croit le nombre de fois que leurs produits ont été notés sur l’App Store US.
Une plate-forme matérielle commune obligatoire
Tout cela aurait pu tenir dans un communiqué de presse si l’on n’avait appris, de la voix de deux hauts dirigeants du groupe, quelques informations et points de vue intéressants. D’abord, Bada s’adresse aux smartphones exclusivement, et non aux milliards de simples téléphones mobiles qui constituent encore, à l’échelle mondiale, l’essentiel du marché. Si les smartphones constituent donc la cible unique de Bada, Samsung estime dans le même temps que tout le monde va venir aux smartphones. Qu’il faut donc en simplifier l’utilisation ! Ce que Bada se propose d’accomplir.
Sur le plan matériel, une plate-forme standard a été définie pour accueillir Bada. Cette configuration minimale regroupe des liaisons de données 3G et Wi-Fi, le GPS, un capteur de mouvements et, enfin, un écran tactile et multipoint (par conséquent capacitif) dont la définition ne peut être que des types WQVGA (240 pixels de haut sur plus de 320 pixels de large, par exemple 384 pixels) et WVGA (typiquement 480 pixels de haut sur 800 pixels ou davantage de large).
Du Flash dans l’interface utilisateur TouchWizz 3.0
Cette vision exclut ainsi tous les « petits » mobiles, conçus au départ pour la voix et le SMS, disposant néanmoins d’une liaison de données Edge et d’un navigateur rudimentaire. On ne sait pas encore grand-chose de l’interface utilisateur des futurs mobiles Bada, si ce n’est que la marque TouchWiz continuera d’être utilisée et que la technologie Flash d’Adobe sera mise à contribution au sein même de l’interface. Il s’agira, à ce stade, de TouchWizz 3.0, l’actuel TouchWizz – bien connu des utilisateurs de mobiles Samsung étant estampillé 2.0.
A noter, également, que des serveurs Bada viendront agréger des services de type réseaux sociaux, synchronisation de terminal, géolocalisation, probablement à la manière dont Motorola centralise ce type de services avec Motoblur. Enfin, l’achat d’applications Bada passera aussi bien par le paiement par carte bancaire sur le magasin d’applications de Samsung que par les services de l’opérateur mobile.
Sans oublier Android ni Windows Mobile
Pour autant, rappelons que le groupe sud-coréen ne met pas tous ses œufs dans le même panier. Il entretient déjà des gammes de smartphones sous Windows Mobile et Android, en plus de son système d’exploitation propriétaire non évolutif. En France, Samsung espère terminer l’année 2009 sur sur une part de marché, en volume, de 45 % dans les tactiles, un succès largement alimenté par le Player One (plus de 1,5 million d’unités écoulées), le Player Style ( million) et le Player Star (700 000).
L’année prochaine, ce ne sont pas moins de 2 millions de smartphones que le géant coréen compte vendre en France, contre 500 000 unités en 2009.
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