Si le futur Galaxy S10 n’a pas encore été officiellement annoncé – on l’attend pour le MWC 2019 de Barcelone en février 2019 – la puce qui le propulsera est déjà là. Le Samsung Exynos 9820 succède, fort logiquement, à l’Exynos 9810 lancé l’an dernier et présent dans les Samsung Galaxy S9/S9+ et Galaxy Note 9.
L’Exynos 9820 est une puce haut de gamme qui se devait d’assurer les fondamentaux en termes de technologies – puissance et nombre de cœurs, processeur neuronal, 5G, etc. Elle avait également pour obligation de marquer le leadership technologique de Samsung avec des capacités uniques.
L’Exynos semble cocher toutes les cases et se paie aussi le luxe de créer la surprise côté vidéo avec la prise en charge, pour la première fois dans un appareil grand public, de la définition vidéo 8K. Il dame ainsi le pion non seulement à toute l’industrie smartphone mais aussi à celle des appareils photo et autres caméras vidéo grand public !
Impossible de dire si le Galaxy S10 (et ses éventuelles déclinaisons) profiteront à coup sûr de la vidéo 8K (il faut que la mémoire interne suive !), mais la performance annoncée de la puce est impressionnante.
Selon la fiche technique de l’Exynos 9820, il peut enregistrer un flux 8K à 30 images par secondes. Il existe plusieurs types de définition 8K, mais si Samsung respecte la logique et reste sur le format 16/9e qui correspond à celle des téléviseurs déjà mis sur le marché, il faudrait compter sur la 8K UHD. Un format qui représente une définition d’image de 33,2 Mpix (7680 × 4320) ce qui représente un flot de presque un milliard de pixels par seconde (995 328 000 pixels pour être exact) ! Une puissance fulgurante qui met toute l’industrie dans le vent.
En photographie, l’Exynos 9820 gère jusqu’à cinq modules caméra : deux modules avant et arrière autonomes jusqu’à 22 Mpix, un double module caméra jusqu’à 16 Mpix et un capteur infrarouge. Bien que tout à fait à niveau, la partie photo est cependant moins impressionnante en termes de débit. Mais Samsung peut aussi compter sur ses capteurs CMOS maison et sa redoutable technologie Dual Pixel, si efficace en matière de mise au point.
Modem 5G et processeur neuronal
Sur le plan des technologies « nécessaires » sur un System on a Chip (SoC) moderne qui propulsera les terminaux Android haut de gamme de l’année 2019, il fallait compter sur la 5G et sur l’IA.
L’Exynos 9820 répond présent dans les deux cas avec une puce compagnon qui porte le doux nom d’Exynos Modem 5100 et qui supporte aussi bien la toute dernière norme 5G NR (New Radio, 3GPP Release 15, la dernière à avoir été finalisée) que les anciennes normes type 4G.
Côté vitesse de transfert, ce modem peut télécharger jusqu’à 2 Gbit/s sur des infrastructures non 6 GHz en 5G et jusqu’à 6 Gbit/s avec les infrastructures 5G nouvelle génération dites « mmWave » (entre 24 GHz et 100 GHz).
Outre ce modem le SoC intègre aussi un processeur neuronal (NPU pour Neuronal Processing Unit) qui travaille aussi bien sur l’amélioration de la qualité d’image que sur l’analyse d’images ou encore des tâches de tri et sélection prédictive pour accélérer certains programmes. Comme chez la concurrence, Samsung reste assez vague quant au fonctionnement exact de sa partie NPU et ne communique ni nombre d’unités de calculs, ni détails de fonctionnement.
Architecture big.Mid.LITTLE, gravure en 8 nm
L’Exynos 9820 ne reprend pas la « simple » architecture big.LITTLE de son prédécesseur le 9810, à savoir quatre cœurs puissants pour les tâches gourmandes et quatre cœurs moins performants et plus économes en énergie.
En lieu et place, l’Exynos 9820 profite d’une nouvelle conception similaire à celle du Huawei Kirin 980 : une architecture big.Mid.LITTLE. Si Samsung n’a pas encore dévoilé les fréquences d’utilisation, le principe est ici de conserver les quatre cœurs économes en énergie (la partie « little ») et de découper la partie « big » en moitiés égales avec deux cœurs ultra hautes performances (big) et deux cœurs intermédiaires (Mid).
Cette granularité plus fine permettrait d’ajuster encore mieux la montée en charge de la puce et ainsi sa consommation énergétique. Il faudra voir si cela se note dans les tests d’autonomie. Et surtout si la conception de la puce permet de profiter de ces gains de manière transparente c’est-à-dire sans forcer les programmeurs à revoir leurs programmes de fond en comble.
Concernant la nature des cœurs, les quatre cœurs « little » sont toujours des cœurs ARM Cortex A55 comme chez l’Exynos 9810, les cœurs « Mid » sont deux Cortex A75 et les deux puces hautes performances « big » des cœurs maison.
Contrairement à Huawei dont le Kirin 980 est gravé à 7 nm en technologie EUV – une nouvelle technologie de la gravure des semi-conducteurs hautes performances – la puce de Samsung est gravée en 8 nm selon le procédé « classique » FinFet.
Plutôt que d’opter pour la rupture technologique et risquer des rendements moyens, Samsung a opté pour la technologie la plus mature dans sa version la plus performante.
Si les annonces de Huawei et aujourd’hui de Samsung sont importantes, elles ne concernent que leurs propres terminaux. Il reste à attendre début décembre pour découvrir le(s) processeur(s) Snapdragon haut de gamme de Qualcomm, utilisé(s) par tout le reste de l’industrie Android, pour avoir le panorama complet des processeurs de smartphones… et les tests de performances qui couronneront le meilleur !
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