Ça sent le sapin pour Salto, la plate-forme de vidéo à la demande payante lancée il y a deux ans par France Télévisions, TF1 et M6. Selon nos confrères du journal Le Monde, ses actionnaires doivent se réunir dans les prochains jours pour décider s’il faut tenter de réinvestir pour renforcer la plate-forme ou s’il faut arrêter les frais.
Officiellement, aucune décision n’est prise à TF1, malgré un article de la Lettre A qui indique que son DG Rodolphe Belmer souhaite quitter le partenariat. Interrogé par Le Monde, M6 joue la prudence : « Nous n’avons pas de stratégie préétablie ». Du côté de France Télévisions, rien n’est acté, mais sa dirigeante Delphine Ernotte avait annoncé il y a un an qu’elle se retirait de la plate-forme à cause de la fusion entre TF1 et M6 qui, finalement, n’a pas eu lieu. Elle voulait revendre les parts de France Télévisions à ses partenaires pour la somme de 45 millions d’euros et désormais, elle recherche actuellement le même montant pour boucler le budget 2023 de son groupe.
Salto a plusieurs atouts : un tarif raisonnable (7,99 euros par mois ou 69,90 euros par an pour 3 utilisateurs simultanés) et des programmes populaires, ainsi que quelques séries inédites en France. Mais est-ce que cela est suffisant ? Au début de l’année, Delphine Ernotte indiquait être autour des 700 000 abonnés, mais sans préciser quelle était la part d’abonnés qui étaient dans leur mois d’essai gratuit.
Selon des sources citées par Le Monde, la plate-forme pourrait atteindre le million d’abonnés à la fin de l’année. Mais cela est dix fois moins que les chiffres de Netflix en France. Et la concurrence est rude. Après Netflix, Disney+, Apple TV+ et Amazon Prime Video, voici qu’arrivent en France trois nouveaux services : Lionsgate+, Universal+ et Paramount+. En outre, Salto est disponible chez Bouygues Telecom, mais pas chez Orange, ni chez SFR, ni chez Free. Enfin, M6 vient récemment de lancer son offre d’abonnement 6play max, tandis que TF1 propose son offre My TF1 Max.
Le sort de Salto devrait être fixé avant la fin du mois. Selon une source proche du dossier, interrogée par Le Monde, la liquidation est fort probable. Mais un des partenaires, voire un acteur extérieur, pourrait racheter les parts des autres, à condition qu’il ait les reins solides pour relancer la plate-forme.
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Source : Le Monde
