L’Internet reste sur le banc de touche cette année au Salon du livre, organisé à Paris du 22 au 27 mars. Le village e-book comme le Sommet européen du livre électronique ont disparu. Si la grande messe livresque de printemps boude le on line, c’est aussi que les exposants estampillés Web se sont raréfiés. A peine une quinzaine de stands constituent un pôle multimédia, associant éditeurs de CD-ROM et acteurs Internet.Ceux qui en ont eu la possibilité ont préféré exposer à côté de leurs homologues traditionnels. On retrouvera ainsi Manuscrit.com sur le stand de la maison d’édition Nicolas Philippe, créée par le fondateur du site.L’e-book, star des deux dernières éditions du Salon du livre se fait cette année plus discret. Le français Cytale, fabricant du Cybook, a annulé son stand. L’américain Gemstar, son principal concurrent, sera en revanche présent. Il partagera son stand avec l’éditeur en ligne 00h00 qu’il a racheté en début d’année 2001.Du côté des libraires virtuels, Fnac.com et Amazon se partagent l’affiche, le premier anime le café littéraire, le second sponsorise le forum des auteurs. Par contre, ni Alapage (filiale de France Télécom) ni Chapitre, l’indépendant, n’exposent.Autre absent, la maison d’édition en ligne Olympio.com, fondée en 2000 par François Bourin, a été placée fin février, en liquidation judiciaire. Une surprise dans le monde de l’édition électronique au vu des références de son créateur, ancien responsable de la maison d’édition Julliard.
Le marché de l’édition à compte d’auteur
En revanche, le Salon du livre témoigne cette année de la création d’un nouveau segment de marché dans l’édition en ligne : la prestation d’édition aux auteurs méconnus.Il s’agit ni plus ni moins qu’une forme hybride entre l’auto-édition ?” un auteur, ou un free lance, publie puis diffuse lui-même son ouvrage ?” et l’édition à compte d’auteur ?” un auteur rémunère un éditeur pour qu’il imprime et diffuse son ouvrage sous contrat.
Souffrant d’une image extrêmement péjorative, l’édition à compte d’auteur pourrait être dépoussiérée par le Web.Avec les techniques d’impression numérique, il est possible de proposer un service à des prix raisonnables : pour environ 300 euros, les auteurs d’écrits littéraires comme de rapports techniques sont assurés en général de la correction, de la mise en page, de l’impression papier en quelques exemplaires de leur ouvrage, mais aussi le plus souvent de la mise en vente de leurs ?”uvres sur le site du prestataire… tout en gardant leurs droits sur l’?”uvre.De quoi diffuser facilement leur ouvrage auprès de leur cercle familial et amical. On est loin ici de l’activité d’une maison d’édition, portée par une stricte ligne éditoriale.Le groupe Vivendi Universal Publishing s’est lancé récemment sur ce créneau avec Bookpole. Ce prestataire de services pour l’impression d’ouvrage à la demande, qui s’adressait à sa création en mai 2000 au marché B-to-B, vise aujourd’hui les particuliers.De même, la start-up Publibook, malgré sa signature ” L’éditeur de tous les talents “, est avant tout un prestataire de services pour les auteurs. Les start-up Editoo, fondées en septembre 2000 et Le Publieur, dernière arrivée en janvier 2002, toutes deux créées sur fonds propres, se positionnent sensiblement de la même manière.A part Bookpole, ces acteurs développent d’autres activités, plus littéraires. Le Publieur lance une collection de livres épuisés qu’il réédite. Publibook, comme Editoo, deviennent éditeurs pour quelques ouvrages choisis, afin de créer leurs propres collections.La réussite de ces maquettistes-imprimeurs-diffuseurs va dépendre surtout de leur capacité à clarifier leur communication. Les associations y veillent. Le Calcre (Comité des auteurs en lutte contre le racket de l’édition) ou l’AAA (l’Association des auteurs auto-édités) seront également exposants sur le Salon du livre. Avis aux 10 à 20 % de Français qui ont écrit ou vont écrire un livre dans leur vie.
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